« Nous avons été visés en tant que chrétiens et nous continuons à souffrir pour cela », a déclaré Ignace Youssef III Younan.
Le patriarche d’Antioche des Syriens a lancé un cri d’alarme, le 6 octobre, rapporte L’Osservatore Romano en italien du 7 octobre.
Le patriarche d’Antioche des Syriens a dénoncé le fait que les chrétiens qui ont décidé de rester chez eux subissent des violences et des abus de toutes sortes. Le nombre des chrétiens a diminué au moins de moitié depuis le déclenchement du conflit syrien, a-t-il indiqué.
C’est « le plus grand exode depuis la Seconde Guerre mondiale », a constaté le patriarche en précisant tout de même que sa plus grande préoccupation était le sort des gens qui restaient dans le pays ainsi que l’avenir de la Syrie.
Le patriarche a déploré le « désintérêt » de la communauté internationale face à la situation des communautés chrétiennes de la région : « Il est très triste que les pays occidentaux visent d’autres problèmes plutôt que de penser au danger rencontré par les chrétiens au Moyen-Orient. »
Le patriarche d’Antioche des Syriens a également critiqué la politique étrangère de certains pays qu’il considère comme mal adaptée à la situation du pays : « Il y a une lecture erronée de la situation. Vous ne pouvez pas exporter la démocratie occidentale dans les pays où il n’y a pas de séparation claire entre la religion et l’État, où il y a ce que nous appelons « l’hégémonie de la religion ». »
Ignace Youssef III Younan a regretté que le projet de l’Occident pour la Syrie soit « basé sur une analyse trop simpliste de l’histoire et de la démographie du pays » : « La situation en Syrie est très complexe, car il y a beaucoup de groupes minoritaires qui craignent le totalitarisme islamique. »