Le prix d’ « Abolitionniste de l’année 2015 » (“The Abolitionist of the Year 2015”) est attribué au pape François pour son engagement contre la peine de mort.
Le Prix “The Abolitionist of the Year 2015” reconnaît qu’une personne a démontré un engagement hors du commun dans la lutte pour un moratoire des exécutions et l’abolition de la peine de mort.
L’association « Hands Off Cain » (« Ne touche pas à Caïn ») explique son choix en soulignant que « le pontificat du pape Bergoglio a aboli l’emprisonnement à vie et a introduit le crime de torture dans le droit de l’État de la Cité du Vatican » et parce que le pape a « parlé haut et fort pas seulement contre la peine de mort » mais aussi « contre la peine jusqu’à la mort », à perpétuité.
Le rapport 2015 de « Hands Off Cain » sur l’état de la peine de mort dans le monde, son « Reality Book » sur 2014 et les six premiers mois de 2015, sera présenté à Rome demain, vendredi 31 Juillet, en présence de la sous-secrétaire du Conseil pontifical Justice et Paix, Mme Flaminia Giovannelli, du ministre italien de la justice, Andrea Orlando, et d’autres personnalités.
Le Rapport est une photo de la réalité de la peine de mort dans le monde : la Chine, l’Iran er l’Arabie Saoudite sont les trois premiers pays d’exécutions capitales en 2014, et en 2015, le trio de tête est devenu Chine, Iran et Pakistan.
La présentation sera l’occasion de lancer une campagne contre non seulement la peine capitale mais les peines à vie, et une résolution de moratoire universel des exécutions qui sera soumise à l’assemblée de l’ONU en 2016.
Le pape François a assuré 500 jeunes détenus à perpétuité de son « affection » et de ses « prières », après avoir reçu d’eux des lettres plaidant pour une « seconde chance ».
Aux États-Unis en effet, les jeunes entre 14 et 17 ans peuvent être condamnés à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle selon la loi LWOP (« life without the possibility of parole »). Jody Kent, chef de file d’une campagne s’opposant à cette loi, a fait parvenir au pape 500 lettres de jeunes incarcérés sous cette sentence dans de nombreux États.
En réponse, le pape confie que « leurs histoires et leur demande de revoir ce type de peine à la lumière de la justice », afin de prendre en compte « la possibilité de réforme et de réhabilitation », l’ont « profondément ému ».
La peine de mort « est une offense à l’inviolabilité de la vie et à la dignité de la personne humaine qui contredit le dessein de Dieu pour l’homme et la société, et sa justice miséricordieuse », a écrit le pape François, le 20 mars dernier, dans une lettre remise à une délégation de la Commission internationale contre la peine de mort, qu’il a reçue en audience privée au Vatican.
Le pape a déjà dénoncé aussi la condamnation à perpétuité, et il réaffirmait que la peine de prison à perpétuité n’est qu’une « peine de mort déguisée », car elle tue toute espérance chez le prisonnier.
Le pape a plaidé pour le pardon et la réinsertion des personnes condamnées notamment le 11 mai dernier en recevant au Vatican quelque 7.000 enfants d’écoles primaires de toute l’Italie, sous l’égide de la fondation « La Fabrique de la paix » , en disant: « Il y a toujours le pardon et nous devons apprendre à pardonner en aidant celui qui a fait une erreur à se réinsérer… c’est un travail très difficile, parce que c’est plus facile de rejeter de la société une personne qui a fait une erreur grave et de la condamner à mort, en l’enfermant à perpétuité… »