«Dieu est capable de multiplier nos petits gestes de solidarité », affirme le pape.
Le pape François a commenté l’Evangile du dimanche – la multiplication des pains – avant l’angélus du 26 juillet, depuis la fenêtre du bureau du palais apostolique du Vatican, qui donne place Saint-Pierre. Il explique ce que signifie concrètement « communier » pendant la messe.
« Face aux souffrances, face à la solitude, face à la pauvreté et aux difficultés de tant de personnes, que pouvons-nous faire? » interroge le pape. Il écarte la mauvaise solution : « Se plaindre ne résout rien, mais nous pouvons offrir le peu que nous avons, comme le jeune garçon de l’Evangile. »
Il suggère : « Nous avons certainement une petite heure, un talent, une quelconque compétence à donner… Qui parmi nous n’a pas ses « cinq pains et deux poissons »? Nous en avons tous! Si nous sommes prêts à les mettre dans les mains du Seigneur, le monde se remplira d’un peu plus d’amour, de paix, de justice mais surtout de joie. Ô combien le monde a besoin de cette joie ! Dieu est capable de multiplier nos petits gestes de solidarité et de nous faire participer à son don. »
Il souligne que les foules suivent Jésus attirées par « la puissance miséricordieuse de Dieu, qui guérit de tout mal du corps et de l’esprit ».
Il ajoute que « Jésus n’est pas seulement un guérisseur, il est aussi un maître » : il « enseigne ».
Il « met ses disciples à l’épreuve » : « Que faire pour donner à manger à tous ces gens? »
Première réponse, celle de l’apôtre Philippe: « en organisant une collecte, on pourra recueillir au maximum 200 deniers, qui ne peuvent suffire à nourrir 5 000 personnes ».
« Les disciples raisonnent, explique le pape, en termes de « marché », mais Jésus remplace cette logique de l’achat par celle du don. »
Puis voici la réponse d’André, frère de Simon-Pierre : « il présente un jeune garçon disposé à offrir tout ce qu’il a : cinq pains et deux poissons ; mais bien entendu – dit André – cela n’est rien pour nourrir toute cette foule ».
Alors, Jésus « ordonne aux disciples de faire asseoir les personnes, puis il prend ces pains et ces poissons, rend grâce au Père et les distribue. Ces gestes anticipent ceux de la Cène. Ils donnent au pain de Jésus son vrai sens. Le pain de Dieu est Jésus lui-même ».
Le pape explique que « communier » durant la messe, cela signifie recevoir la « vie » du Christ et ainsi devenir « les enfants du Père céleste et des frères ».
Communier c’est « rencontrer Jésus réellement vivant et ressuscité », c’est aussi « entrer dans la logique de Jésus, dans la logique de la gratuité, du partage ».
Le pape vient au-devant des objections : « peu importe si on est pauvre, nous pouvons tous donner quelque chose ».
Communier c’est aussi « puiser en Jésus-Christ la grâce qui nous rend capables de partager avec autrui ce que nous sommes et ce que nous avons ».
« Ce que Jésus donne à l’homme affamé c’est une vie pleine », insiste le pape : « Jésus assouvit la faim, mais pas seulement la faim matérielle, il assouvit aussi une faim plus profonde, la faim du sens de la vie, la faim de Dieu. »
Prière et action : « Que notre prière soutienne notre engagement commun à faire en sorte que nul ne manque de ce Pain du Ciel qui donne la vie éternelle et de ce qu’il faut pour avoir une vie digne, et que s’affirme la logique du partage et de l’amour. »
Le pape a conclu en invoquant l’intercession de la Vierge Marie.
Avec une traduction d’Océane Le Gall