France: Vincent Lambert “n’est pas en fin de vie”

Alors que le corps médical de Reims doit se prononcer jeudi sur le sort du jeune pluri-handicapé Vincent Lambert, les 9 évêques français de la région Rhône-Alpes lancent un appel aux autorités politiques, juridiques et médicales: il n’est pas “en fin de vie”.

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Vincent Lambert “n’est pas en fin de vie”, et “plusieurs établissements spécialisés se sont déclarés prêts à le recevoir. Qu’est-ce qui l’empêche ?”, demandent les 9 évêques français de la région Rhône-Alpes, dont le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, Primat des Gaules.

En France, la famille de Vincent Lambert a rendez-vous, jeudi 23 juillet, au centre hospitalier de Reims, où celui-ci est hopitalisé.

Une déclaration des évêques de la région Rhône Alpes, où habitent les parents du jeune accidenté, lance un appel aux autorités: “derrière la personne de Vincent Lambert, c’est le symbole de la vie la plus fragile qui est en jeu pour l’avenir de notre société”.

Sept ans après l’accident de moto qui a provoqué des lésions cérébrales, ses parents, favorables à son maintien en vie , et son épouse qui y est défavorable, seront informés, lors de cette deuxième réunion, de la décision finale de la chef du service où il est hospitalisé.

La Cour européenne des droits de l’Homme a confirmé, le 5 juin dernier, l’avis du Conseil d’État français, estimant que la continuation des soins du patient constituait une “obstination déraisonnable” et elle validait la décision médicale de “suspendre son alimentation et son hydratation artificielles” en l’accompagnant jusqu’à sa mort par des soins palliatifs, rappelle pour sa part Radio Vatican qui publie la déclaration des évêques.

Ses pârents contestent eux ausis que Vincent Lambert soit en fin de vie et sous alimentation articicielle puis qu’il a récupéré la faculté de déglutir et il est alimenté à la petite cuiller.

Déclaration des évêques

A l’avant-veille de la décision du Dr Simon qui pourrait annoncer « l’arrêt des traitements », voici la déclaration des évêques de Rhône-Alpes, en date du 21 juillet, au sujet de Vincent Lambert, dont les parents vivent dans la Drôme.

Dans quelques jours, une décision médicale risque de provoquer délibérément la mort de Vincent Lambert.

Il n’est pourtant pas en fin de vie et il ne fait l’objet d’aucun soin disproportionné. En lui donnant la nourriture et l’hydratation nécessaires, ceux qui prennent soin de lui respectent simplement le cours de cette vie dont le mystère nous échappe et dont le terme n’appartient à personne.

Les débats auxquels nous assistons prouvent que notre société hésite sur des principes majeurs, comme « Tu ne tueras pas » ou « Nul ne peut décider de mettre fin à la vie d’autrui ». Ils étaient considérés jusqu’à présent comme des valeurs fondamentales, comme le socle de notre vivre ensemble [1]. Et si l’on venait à y renoncer, on voit mal comment le corps médical pourrait continuer à prononcer le serment d’Hippocrate [2].

C’est le renoncement à ces principes qui fait peser sur la famille un poids insupportable. Nous voudrions exprimer à tous ses membres notre compassion, en respectant leur souffrance.

A l’issue des travaux menés sur la situation de Vincent Lambert par la Cour Européenne des Droits de l’Homme, les cinq membres qui se sont opposés de toute leur force à la décision votée par les sept autres ont crié leur révolte. Ils ont déclaré que la Cour ne méritait plus de porter le titre de « conscience de l’Europe » qu’elle s’était donné en 2010 [3].

En union avec beaucoup d’autres, croyants ou non, nous lançons un appel aux autorités politiques, juridiques et médicales. Que ceux qui ont à en juger sachent que derrière la personne de Vincent Lambert, c’est le symbole de la vie la plus fragile qui est en jeu pour l’avenir de notre société.

Si sa mort doit survenir, nous prierons pour que tous puissent accueillir cet événement dans l’espérance. Mais aujourd’hui, notre frère Vincent n’est pas en fin de vie, et plusieurs établissements spécialisés se sont déclarés prêts à le recevoir. Qu’est-ce qui l’empêche ?

Mgr Philippe Ballot, archevêque de Chambéry, Maurienne et Tarentaise
Mgr Jean-Louis Balsa, évêque nommé de Viviers
Cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon
Mgr Yves Boivineau, évêque d’Annecy
Mgr Guy de Kerimel, évêque de Grenoble-Vienne
Mgr Dominique Lebrun, évêque de Saint-Étienne
Mgr Patrick Le Gal, évêque auxiliaire de Lyon
Mgr Pierre-Yves Michel, évêque de Valence
Mgr Pascal Roland, évêque de Belley-Ars

[1] C’est le titre et le sens de l’appel interreligieux signé pendant le débat parlementaire sur la fin de vie http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/03/09/nous-hauts-dignitaires-religieux-demandons-a-ce-que-soit-preserve-l-interdit-de-tuer_4589691_3232.html
[2] Serment d’Hippocrate. Article R 4127-38 du code de la santé publique
[3] http://hudoc.echr.coe.int/sites/fra/pages/search.aspx?i=001-155264

A écouter :
Descrizione: http://lyon.catholique.fr/local/cache-vignettes/L8xH11/puce-32883.gif la réaction de Mgr Pierre-Yves Michel, évêque du diocèse de Valence, au micro de RCF

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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