La violence et les grossesses des adolescentes sont les deux problèmes les plus pressants dans les banlieues de grandes villes du Paraguay selon les représentants de Scholas Occurrentes dans ce pays.
Le pape François a lancé la mission de cet organisme d’éducation et d’aide sociale aux jeunes à la fin de son voyage au Paraguay, rapporte L’Osservatore Romano.
Lors de la visite, le dimanche matin du 12 juillet, au bidonville de Banado Norte, à la périphérie d’Asuncion, le pape a rencontré le premier groupe de jeunes travaillant pour mettre en œuvre les projets du réseau international d’écoles.
Le travail implique, dans sa première phase, les élèves de sept écoles du quartier. Il a commencé le 22 juin avec l’arrivée dans le pays d’un groupe de Scholas dirigé par le président José Maria del Corral. Lors de discussions avec les jeunes, les deux problèmes les plus pressants auxquels fait face la périphérie ont été identifiés. Il s’agit de la violence – qui est souvent vécue comme la rivalité entre les écoles et les quartiers – et de la situation des adolescents attendant un bébé. Les autres problèmes tels que l’insécurité, la dépendance de drogues, le travail des enfants, la qualité de l’éducation, l’utilisation abusive de la technologie et l’environnement ont été également soulevés durant ce dialogue.
Pendant la deuxième phase du travail, appelée «semaine d’immersion », les jeunes ont étudié les questions à travers des interviews et des enquêtes menées sur un échantillon de plus de 300 personnes. Les données recueillies ont permis de développer des propositions concrètes qui ont été soumises au ministre de l’Éducation et de la Culture du Paraguay et à d’autres autorités nationales et locales.
La discussion sur la question de la violence a été menée pendant quatre jours. Après avoir contacté divers organismes et institutions spécialisées comme, par exemple, le Secrétariat national antidrogue, les jeunes de Scholas ont adressé des propositions à l’échelle nationale, provinciale et municipale.
La promotion dans les écoles des programmes obligatoires d’éducation civique, les jours mensuels de coexistence entre les élèves de différentes écoles, une campagne d’anti-intimidation comprenant le soutien et la protection de victimes, un transport en commun pour les élèves afin de prévenir les accidents de la violence ainsi que d’autres propositions ont été faites lors de discussions.
En ce qui concerne la réalité de la grossesse chez les adolescentes, les chiffres inquiétants ont été dévoilés : selon les données fournies par le Ministère de la Santé et du bien-être social public, les 20 pour cent de grossesses au Paraguay impliquent les adolescentes y compris plusieurs cas de grossesses de jeunes filles de 10 à 14 ans.
Les jeunes de Scholas ont offert des propositions aux autorités sur cette question. Il s’agit de la mise en place d’une éducation sexuelle authentique à l’école et de programmes qui protègent les adolescentes enceintes, afin d’assurer non seulement la possibilité pour elles de terminer leurs études, mais aussi tout le nécessaire pour le soin approprié de l’enfant et de la mère. La question de la de sensibilisation en faveur de la vie et contre les abus sexuels a été également discutée.
Pour sa part, Scholas Occurrentes développera des activités de promotion des valeurs à travers des spectacles, des marathons, des pièces de théâtre et divers rendez-vous, rapporte la même source.
