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Equateur: bilan du P. Federico Lombardi sj

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Au micro de Radio Vatican, le porte-parole du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi propose un bilan de la première étape du voyage du pape François en Amérique latine: l’Equateur (5-8 juillet). Malgré le rythme intense, « le pape va bien » et il a reçu un accueil « incroyable », au-delà de toute attente.

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Au terme du séjour intense du pape François en Équateur (5-8 juillet), le P. Lombardi offre ce premier bilan de la première étape du voyage en Amérique latine.

P. Lombardi – Le pape va toujours bien : ce n’est pas seulement parce que je dois dire cela, mais parce que c’est vrai et que, quand on voit ce qu’il fait, on ne peut que rester admiratif devant son extraordinaire énergie. Mais ensuite, en le voyant de près, malgré les engagements de ces journées, on le voit effectivement toujours serein, tout à fait tranquille, maître de lui-même, attentif aux différentes personnes qu’il rencontre, attentif aussi aux détails… Il manifeste donc vraiment une capacité à vivre ces moments d’engagements si extraordinaires avec une totale disponibilité pour faire face à tous les aspects.

Le programme de mardi était très intense : la messe au Parc du Bicentenaire à Quito, la rencontre des étudiants, du monde de l’université, le monde civil… Quels ont été les points forts de cette journée ?

Cette journée avait l’avantage de se dérouler entièrement dans la même ville, il n’y avait donc pas de déplacements qui, la veille par exemple, ont nécessairement pris du temps avec l’avion, pour aller à l’aéroport… Ici, en revanche, nous sommes restés dans la capitale toute la journée et cela a effectivement permis de prévoir un programme avec toute une série d’événements très importants : à commencer par la rencontre avec les évêques, qui était privée mais qui avait toute son importance dans la logique d’une visite pastorale, d’Église. Et puis, cette messe extraordinaire au Bicentenaire, qui avait été très bien préparée : une célébration vécue avec un véritable plaisir, non seulement pour la richesse des contenus mais aussi pour le soin spirituel avec lequel elle avait été préparée. Dans l’après-midi, le pape a pu vivre ces deux événements importants dans le cadre de sa visite : celui avec le monde de l’éducation est un peu caractérisé par cette étape en Équateur : elle avait aussi été voulue par l’Église en Équateur, justement pour encourager le grand engagement de l’Église dans l’éducation, mais inséré dans la réalité plus large et complexe, globale, du monde éducatif. Et cela a permis au pape d’aborder une série de grands problèmes qui, naturellement, concernent non seulement l’éducation en soi, spécifiquement, mais les grandes valeurs qui sont communiquées à travers l’éducation : par conséquent, comment les grandes questions du monde d’aujourd’hui – le pape a fait référence en particulier aux questions qu’il a traitées dans sa dernière encyclique « Laudato Si’ » – deviennent les questions qui se transmettent et qui permettent de penser l’éducation, de façon à aider les jeunes à se préparer à répondre à ces questions de l’humanité d’aujourd’hui, avec leur responsabilité et avec une préparation adéquate.

Et en ce qui concerne le monde de la culture, le monde civil, avec le discours très profond qui a abordé différents thèmes, qu’est-ce qui vous a particulièrement touché ?

C’était certainement un discours très attendu, parce que le moment que vit la société équatorienne, comme aussi beaucoup d’autres sociétés, est un moment délicat de son développement où sont présentes aussi des tensions. Il y a eu, certainement, un progrès très positif de la nation, au long de nombreuses années, mais il y a beaucoup de problèmes ouverts. Alors, la façon dont le pape allait les aborder, la contribution qu’il pouvait apporter au peuple équatorien dans cette situation, tout cela était naturellement une interrogation. Et le pape, dans toutes ses interventions de ces jours-ci, a réussi d’une façon ou d’une autre à donner un message de dialogue, de solidarité, d’orientation pour la construction d’une société harmonieuse, inclusive, capable d’intégrer toutes ses différentes composantes, d’intégrer la créativité de ces différentes composantes et leur responsabilité, dans une préoccupation commune du bien commun de la nation. Et la méthode que le pape a choisie dans son discours a été de partir de l’expérience concrète de la famille, des valeurs familiales, et d’élargir à la société les valeurs que l’on expérimente dans la construction de la communauté familiale. Il a donc indiqué une voie très concrète pour organiser ce discours, qu’il a centré sur les comportements que chacun doit avoir afin de contribuer positivement à l’avenir du pays.

Personnellement, qu’allez-vous retenir de la visite du pape dans ce pays latino-américain ?

Je garde avant tout l’impression de l’accueil qu’a reçu le pape, c’est-à-dire l’immense participation, incroyable, de la population, à cet événement. Nous avons vu des centaines de milliers de personnes dans les rues, aux grands événements, qui étaient contentes d’être là où le pape allait passer, pour le voir parfois, mais pas toujours, parce que finalement peut-être que le pape passait dans une petite voiture fermée… Pourtant tout le monde était là parce qu’ils savaient que le pape passait, et ils pleuraient de joie, d’émotion… Ensuite, je dirais que le peuple a répondu, a manifesté une attention, un désir d’écouter la voix du pape, de se sentir réconforté et guidé par lui, c’était très visible, très impressionnant…

Connaissiez-vous déjà personnellement ce type de spiritualité équatorienne, ou cela a-t-il été nouveau pour vous, surprenant ?

Disons, par exemple, que j’avais vu au Mexique l’accueil immense et intense de multitudes et par conséquent, les caractéristiques que l’on peut retrouver dans des pays de culture latino-américaine ont des points communs. Mais, je ne connaissais pas grand chose de l’Équateur et pour moi, tout était nouveau et je dois dire que c’est un peuple qui m’a frappé par sa diversité, par la richesse de ses composantes culturelles, ethniques, par son histoire, par l’amour de ce peuple  pour son pays, ses ressources et les dons de la création qu’il a reçus… Par conséquent, un pays avec de très grandes valeurs qui a été très touché par le fait que le pape l’ait choisi comme premier pays de langue hispanique à visiter sur ce continent. Il s’est senti très honoré et a répondu le mieux qu’il pouvait. Espérons qu’il pourra aussi tirer profit de ces orientations que le pape lui a données à un niveau supérieur, pour son avenir, et qu’il réussira à s’en inspirer et à le traduire en pratique, malgré les difficultés, dans ses aspects fondamentaux.

© Traduction de ZENIT, Constance Roques

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Constance Roques

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