Pour le pape François, le Renouveau charismatique catholique est un « courant de grâce ». Il rend hommage à deux fondateurs : le cardinal Suenens (Belgique) qui a employé cette expression de « courant de grâce », et Veronica O’Brien (Irlande). Il a exhorté ses membres à l’unité.
Vendredi 3 juillet 2015, dans l’après-midi, le pape François a en effet rencontré les membres du Renouveau dans l’Esprit Saint italien, rassemblés Place Saint-Pierre, à l’occasion du 38ème congrès national italien (Rome, 3-4 juillet 2015). Traduction intégrale de Zenit, ici.
Le congrès avait pour thème : « Voies d’unité et de paix – Voix en prière pour les martyrs d’aujourd’hui et pour un oecuménisme spirituel ».
Le pape a rappelé l’histoire du Renouveau catholique en rendant hommage au défunt cardinal Léon-Joseph Suenens (1904-1996), comme protecteur du renouveau charismatique dans l’Eglise catholique : il avait été un des quatre rapporteurs du concile Vatican II et archevêque de Malines-Bruxelles (Belgique).
Veronica O’Brien (1905-1998), d’abord membre de la Légion de Marie, a pris une part active à l’essor du Renouveau en Belgique, en France et aux États-Unis.. Elle fut conseillère spéciale de l’ICCRO (aujourd’hui ICCRS), le Secrétariat international du Renouveau, qui eut son siège d’abord à Bruxelles, à la résidence du cardinal Suenens, puis à Rome.
Puis il a exhorté à l’unité et à la conversion en disant notamment: « On ne peut pas dire, par exemple : « Nous sommes le courant appelé Renouveau charismatique catholique et vous, non ». On ne peut pas dire cela. S’il vous plaît, frères, c’est ainsi, cela ne vient pas de l’Esprit ; l’Esprit Saint souffle où il veut, quand il veut et comme il veut. Unité dans la diversité et dans la vérité qui est Jésus lui-même. »
« Quel est le signe commun à ceux qui sont nés à nouveau de ce courant de grâce ? a demandé le pape : Se convertir en hommes et en femmes nouveaux, c’est le baptême dans l’Esprit. »
Le pape a mis en garde contre la tentation de s’approprier un groupe : « Il faut mettre un temps limité aux charges qui, en réalité, sont des services. Un service important des responsables, des responsables laïcs, est de faire grandir, mûrir spirituellement et pastoralement ceux qui prendront leur poste à la fin de leur service. Tous les services dans l’Église, il est nécessaire qu’ils aient une échéance, il n’y a pas de responsables à vie dans l’Église. Cela se produit dans certains pays où existe la dictature. « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur », dit Jésus. Cette tentation, qui est du diable, te fait passer de serviteur à patron, tu t’appropries cette communauté, ce groupe. »
Le pape a aussi exhorté à « l’unité dans la diversité » : « La distinction est importante parce que nous parlons de l’œuvre de l’Esprit-Saint, et non de la nôtre. »
Pour ce qui est de l’unité des chrétiens, le pape a exhorté à commencer par prier ensemble : « Le travail pour l’unité des chrétiens commence par la prière. Prier ensemble. »
Il a donné l’exemple des massacres de chrétiens : les bourreaux « ne se trompent pas » ils ne demandent pas à quelle confession chrétienne appartiennent les chrétiens qu’ils tuent.
« Si l’ennemi nous unit dans la mort, qui sommes-nous pour nous diviser dans la vie ? », a interrogé le pape.
Il a cité les martyrs coptes orthodoxes en Libye et les martyrs de l’Ouganda (catholiques et anglicans) et il a invité à « prier en faisant mémoire de nos martyrs communs ».
Et puis le pape a suggéré une nouvelle initiative : « Organiser des séminaires de vie dans l’Esprit Saint pour les personnes qui vivent dans la rue. »
Il a invité à « prêcher aux pauvres, aux marginaux, aux aveugles, aux malades, aux prisonniers, à tous les hommes et les femmes » et ceci, « toujours la Bible à la main », « l’Évangile dans la poche ».
Le pape a donné rendez-vous au Renouveau charismatique catholique Place Saint-Pierre à la Pentecôte 2017.
À cet événement où alternaient chants (Noa, Andrea Boccelli, notamment) et témoignages, ont participé les cardinaux Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales ; Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, et Angelo Bagnasco, président de la Conférence épiscopale italienne, ainsi que des patriarches orientaux orthodoxes et catholiques, des évêques anglicans et luthériens et des pasteurs pentecôtistes.
Le pape François est arrivé Place Saint Pierre vers 18h et, après les salutations du président du mouvement italien, Salvatore Martinez, et les témoignages de deux des participants du congrès, il a prononcé le discours dont nous donnons ci-dessous notre traduction intégrale de l’italien.
En un jour de canicule, la pluie, brève, a rafraîchi la foule, le pape a commenté cette météo spirituelle qui fait souvent dire qu’il y a un micro climat Place Saint-Pierre.
Avec une traducttion de Constance Roques