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ZENIT - by HSM

Une féministe juive laïque invite à lire Laudato Si’, en entier!

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Une écrivaine et féministe juive appelle les dirigeants politiques à lire le « texte entier » de l’encyclique du pape François et à la « garder » dans le cœur.

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« Nous avons une occasion de relever le défi climatique et de résoudre en même temps de multiples crises qui se chevauchent. Nous pouvons passer à un climat plus stable et plus juste », a déclaré Naomi Klein, écrivaine et féministe juive laïque, à la présentation au Vatican, ce mercredi 1er juillet du congrès « Les personnes et la planète en premier : l’impératif de changer de cap ».

Elle lance un appel aux dirigeants politiques à « lire la récente encyclique – non pas les résumés, mais le texte entier » : « Lisez-le et gardez-le dans vos cœurs. En déplorant ce que nous avons déjà perdu, et en célébrant ce que nous pouvons encore protéger ».

Mme Klein estime qu’un « nouveau type du mouvement climatique émerge rapidement » et qu’ « il est basé sur la vérité la plus courageuse exprimée dans l’encyclique » du pape François Laudato Si’. Cette « vérité » témoigne « que notre système économique actuel à la fois alimente la crise climatique et nous empêche activement de prendre les mesures nécessaires pour l’éviter », souligne-t-elle.

La « compréhension croissante » de ce fait crée  « des alliances surprenantes et même improbables », constate Mme Klein qui parle de sa propre présence au Vatican « en ce moment historique »: pour une féministe juive laïque, c’est un « honneur ».

« Les syndicats, les peuples autochtones, des groupes confessionnels et verts travaillent ensemble plus étroitement que jamais auparavant », continue-t-elle. « À l’intérieur de ces coalitions, nous ne sommes pas d’accord sur tout …Mais nous comprenons que les enjeux sont si élevés, le temps est si court et la tâche est si grande que nous ne pouvons pas nous permettre de laisser ces différences nous diviser. Lorsque 400.000 personnes ont défilé pour la justice climatique à New York en septembre dernier, le slogan était «Pour tout changer, nous avons besoin de tout le monde ». »

Mme Naomi Klein souligne que durant de nombreuses décennies l’homme se croyait maître de la nature : « Maintenant, dit-elle, nous sommes confrontés à la réalité dont nous n’avons jamais été maîtres, patrons : nous sommes en train de libérer les forces naturelles qui sont beaucoup plus puissantes même que nos machines les plus ingénieuses. Nous pouvons nous sauver, mais seulement si nous abandonnons le mythe de la domination et de la maîtrise et si nous apprenons à travailler avec la nature en la respectant et en exploitant sa capacité intrinsèque de renouvellement et de régénération. »

L’Écrivaine juive avoue d’avoir passée « deux semaines » à lire « des centaines de réactions à l’encyclique » du pape François. « Et si la réponse a été extrêmement positive, j’ai remarqué un thème commun parmi les critiques, raconte-t-elle.  Le pape François a peut-être raison sur la science, entendons-nous dire, et même sur la moralité, mais il doit laisser l’économie et la politique aux experts. Ce sont eux qui connaissent le commerce du carbone et la privatisation de l’eau, nous dit-on, et comment les marchés peuvent  résoudre les problèmes efficacement. »

« Je suis fortement en désaccord avec cela ! », s’exclame Naomi Klein : « La vérité c’est que nous sommes arrivés à ce point dangereux en partie parce que beaucoup de ces experts économiques ont mal fonctionné, brandissant leurs compétences technocratiques puissantes sans sagesse. Ils ont produit des modèles qui ont donné scandaleusement peu de valeur à la vie humaine, en particulier à la vie des pauvres, et ont donné les valeurs hors normes à la protection des bénéfices des entreprises et à la croissance économique. »

« Ce système de valeurs déformé », aboutit, estime Mme Klein, au fait que « nous nous sommes retrouvés avec des marchés inefficaces de carbone à la place de taxes sur le carbone » et « avec un objectif de température de 2 degrés, ce qui conduirait des nations entières à disparaître – tout simplement parce que leur produit intérieur brut a été jugé insuffisamment grand. »

« Dans un monde où le profit est toujours mis avant les gens et avant la planète, le climat économique a tout à voir avec l’éthique et la morale », déclare Mme Klein.

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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