Louis et Zélie Martin, les parents de Thérèse de Lisieux, et de ses quatre soeurs – Marie, Pauline, Léonie et Céline -, pourraient bien être canonisés en plein synode sur la famille (4-25 octobre), le dimanche 18 octobre 2015.
Ils ont eu sept filles et deux garçons, mais les deux garçons et deux filles sont morts en bas âge.
Les cinq filles sont devenues religieuses, dont quatre carmélites, y compris sainte Thérèse, devenue docteur de l’Eglise.
Le procès de béatification de Léonie, Visitandine à Caen, a été ouvert en janvier dernier.
Louis Martin (1823-1894) était horloger et Zélie (1831-1877) dentellière. Leur procès de canonisation a abouti après la reconnaissance de la guérison d’une petite fille en Espagne.
Neuvaine de prière
Dans son intervention pour la clôture de la phase diocésaine du procès canonique sur la – alors présumée – guérison miraculeuse d’une petite fille de Valence en Espagne par l’intercession des bienheureux époux Martin, le postulateur, le Père Antonio Sangalli, ocd, a raconté ce fait extraordinaire dans l’état actuel de la science.
Un récit que nous reproduisons ici.
« Le 15 octobre 2008 – fête de sainte Thérèse de Jésus (d’Avila), naît Carmen Perez Pons, dans l’Hôpital “9 de Octubre” à Valencia. Quatre jours plus tard, le 19 octobre, à Lisieux, en France, le Cardinal José Saraiva Martins, Délégué de sa Sainteté le Pape Benoît XVI, procède à la Béatification solennelle des époux Louis et Zélie Martin.
« Apparemment, rien ne semble unir les deux événements : c’est seulement plus tard que la foi a permis de découvrir ces liens mystérieux qui nous unissent dans la communion des Saints, comme nous l’affirmons dans notre profession de Foi.
Carmen, née prématurée après une grossesse très difficile, a souffert de pathologies très graves. Elle a contracté, entre autres, une double scepticémie et une hémorragie cérébrale intraventriculaire gauche de stade IV : la plus grave. La situation est apparue très sérieuse dès le début.
« Les parents de la nouveau-née, Santos et Carmen, voyant le danger de la situation quod mortem, se sont tournés aussitôt vers Dieu et vers la Vierge Marie. Ils avaient l’intention de demander, par l’intercession de Thérèse de Jésus (d’Avila), le miracle de la guérison de leur deuxième enfant. La Providence a voulu que, grâce à l’intervention du Monastère des carmélites de Serra, la famille et les parents commencent une neuvaine de prière aux Bienheureux époux Martin sur la suggestion de la Mère Prieure. Ainsi s’établit une communion de prière réelle et intense au sein de la famille, des parents, des amis, du Monastère de Serra, de tous ceux qui avaient pris à coeur le sort de la petite Carmen luttant contre la mort. »
La petite fille a été guérie sans séquelles, comme l’a attesté l’enquête soignée des médecins et des théologiens.
Ils ont évangélisé leurs enfants
Pour l’évêque de Bayeux-Lisieux, Mgr Jean-Claude Boulanger, « Louis et Zélie Martin ont vécu la spiritualité de Nazareth dans le quotidien de leur vie » : « Ils nous révèlent que la vie de famille est un chemin d´humanité et de sainteté. C’est le lieu où l´on apprend à devenir fils et fille du Père à la suite de Jésus de Nazareth et frère et sœur en humanité. C´est le lieu où grandit un homme et l’endroit où s´enfante un Saint. »
Il rappelle les épreuves traversées par le couple : « Louis et Zélie Martin ont connu joies et souffrances comme tous les parents peuvent les vivre à différents niveaux. Ils ont été touchés par la mort de leurs quatre enfants, mais aussi par le cancer ou la souffrance psychique. La vie les a parfois durement éprouvés, mais ils ont toujours gardé confiance dans le Seigneur et dans la Vierge Marie. »
Il souligne l’actualité de leur témoignage : « Ils ont aussi connu les joies toutes simples d´une famille, ajoute l’évêque. Une affection fidèle, un amour partagé, une vie donnée au service des autres. La prière les unissait dans une communion fraternelle. A Lisieux, M. Martin a continué tout seul d´élever ses filles avec un véritable cœur de père et une grande délicatesse. On pourrait dire aujourd´hui que Thérèse et ses sœurs ont connu une famille monoparentale comme il y en a beaucoup en France. »
Enfin, il met en relief leur chemin de sainteté au quotidien : « Louis et Zélie ont vécu la sainteté du quotidien dans l´esprit des Béatitudes. Ils ont évangélisé leurs enfants et leur entourage par l´exemple d´une vie de couple et l´offrande de leur vie. Ils ont prié pour les vocations dans l´Eglise. Ils nous rappellent que la vocation d´un fils ou d´une fille s´enfante souvent dans le cœur d´un père ou d´une mère. Ils ont aimé l´Eglise locale, ils ont pris leur place dans la paroisse à plusieurs titres. Pour tout cela, on peut dire qu´ils nous sont donnés par le Seigneur pour accompagner les familles d’aujourd´hui. »