Pope Francis and His Holiness Mor Ignatius Aphrem II

PHOTO.VA - OSSERVATORE ROMANO

Le patriarche syro-orthodoxe Ephrem II reçu par le pape François

Le pape François et le patriiarche Eprem II ont prié ensemble au Vatican pour les Orientaux chrétiens persécutés.

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Le pape a reçu en audience Sa Sainteté Mar Ignace Ephrem II, patriarche syro-orthodoxe d’Antioche et de tout l’Orient ce vendredi 19 juin.

Après l’entretien privé, le patriarche a présenté au pape sa délégation ; puis Sa Sainteté Ignace Ephrem II et le pape François ont prononcé leurs discours respectifs.

Enfin, un moment de prière en commun a eu lieu dans la Chapelle Redemptoris Mater, notamment pour les  Orientaux chrétiens persécutés.

Discours du pape François

Sainteté, Béatitude, chers frères,

C’est une grande joie de pouvoir vous accueillir ici, près de la tombe de saint Pierre, si aimé à Rome et à Antioche. Je souhaite cordialement la bienvenue à Votre Sainteté et aux membres éminents de votre délégation. Je vous remercie pour vos paroles d’amitié et de proximité spirituelle et j’étends mes salutations aux évêques, aux membres du clergé et à tous les fidèles de l’Église syro-orthodoxe. « La grâce et la paix de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ ! » (Rm 1,7).

La visite de Votre Sainteté renforce les liens d’amitié et de fraternité qui unissent nos Églises, le Siège de Rome et le Siège d’Antioche. Saint Ignace, maître d’unité entre les fidèles dans le Christ, dans sa lettre auxMagnésiens, faisant écho à la prière prononcée par Jésus lors de la dernière Cène, exhorte à avoir « une même prière, une même supplication, un seul et même esprit, une seule espérance dans la charité », à accourir « vous réunir dans le même temple de Dieu, au pied du même autel, en Jésus-Christ un, qui est sorti du Père un et qui demeurait dans l’unité du Père et qui est retourné à Lui » (7,1-2).

Quand le patriarche Mar Ignace Jacques III et le pape Paul VI se sont rencontrés ici, à Rome, en 1971, ils initièrent consciemment ce que nous pouvons définir comme un « saint pèlerinage » vers la pleine communion entre nos Églises. En signant la Déclaration commune sur notre profession de foi conjointe dans le mystère de la Parole incarnée, vrai Dieu et vrai homme, ils posèrent le fondement dynamique nécessaire à ce chemin que nous accomplissons ensemble dans l’obéissance à la prière du Seigneur pour l’unité de ses disciples (cf. Jn 17,21-23). Par la suite, les rencontres entre le patriarche Mar Ignace Zakka Iwas et saint Jean-Paul II, d’abord à Rome, puis à Damas, ont marqué de nouveaux pas en avant, introduisant des éléments concrets de collaboration pastorale pour le bien des fidèles.

Que de choses ont changé depuis ces premières rencontres ! Votre Église, Sainteté, est une Église de martyrs depuis le commencement et elle l’est encore aujourd’hui, au Moyen-Orient, où elle continue de souffrir, avec d’autres communautés chrétiennes et d’autres minorités, les terribles souffrances provoquées par la guerre, la violence et les persécutions. Que de douleur ! Que de victimes innocentes ! Devant tout cela, il semble que les puissants de ce monde soient incapables de trouver des solutions.

Sainteté, prions ensemble pour les victimes de cette terrible violence et de toutes les situations de guerre présentes dans le monde. Une pensée particulière va au métropolite Mar Gregorios Ibrahim et au métropolite de l’Église gréco-orthodoxe Paul Yazigi, enlevés ensemble depuis désormais plus de deux ans. Souvenons-nous aussi de plusieurs prêtres et de toutes les personnes, de différents groupes, privés de leur liberté. Demandons aussi au Seigneur la grâce d’être toujours prêts au pardon et d’être des acteurs de réconciliation et de paix. C’est cela qui anime le témoignage des martyrs. Le sang des martyrs est semence de l’Église et instrument d’édification du royaume de Dieu, qui est un royaume de paix et de justice.

Sainteté, chers frères, en ce moment de dure épreuve et de douleur, renforçons encore davantage les liens d’amitié et de fraternité entre l’Église catholique et l’Église syro-orthodoxe. Pressons le pas sur sur le chemin commun, gardant le regard fixé sur le jour où nous pourrons célébrer notre appartenance à l’unique Église du Christ autour du même autel du sacrifice et de la louange. Échangeons les trésors de nos traditions comme des dons spirituels, parce que ce qui nous unit et bien supérieur à ce qui nous divise.

Je fais miennes les paroles de votre belle prière syriaque : « Seigneur, par l’intercession de ta Mère et de tous les saints, sanctifie-nous et nos proches défunts. Que la mémoire de la Vierge Marie soit une bénédiction pour nous ; que ses prières soient une forteresse pour nos âmes. Apôtres, martyrs, disciples et saints, priez pour nous afin que le Seigneur nous donne sa miséricorde. » Amen.

© Traduction de Zenit, Constance Roques

 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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