ONU : la migration n’est pas une "variable isolée"

Mgr Tomasi invite la communauté internationale à agir « ensemble » afin de créer des conditions dignes de l’accueil des migrants. Il demande aux pays d’origine des migrants de travailler pour faire de la migration « un choix » plutôt qu’une « nécessité compulsive ».

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« La question de la migration n’est pas une variable isolée, mais un élément important dans le contexte politique, économique et commercial », estime Mgr Silvano Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège aux Nations-Unies à Genève.

Il appelle la communauté internationale à agir « ensemble » lors de son discours au Conseil des Nations-Unies pour les droits de l’homme à Genève le 15 juin 2015, rapporté par l’édition italienne de Radio Vatican.

Il est fondamental, souligne l’archevêque, « que la communauté internationale agisse ensemble pour garantir la défense des droits des immigrants, créant dans le processus de réception des «mécanismes adéquats » pour leur acceptation ».

Parmi les mesures proposées par le Saint-Siège, la création de « chartes sur les droits et les devoirs » qui soient « faciles à comprendre » pour ceux qui veulent s’intégrer et avoir « un statut juridique sûr, avec des droits et des responsabilités claires et précises ».

Mgr Tomasi suggère que « les autorités compétentes » fournissent « des canaux juridiques plus sûrs pour la migration et l’acceptation concrète, afin de concilier les droits des migrants et les intérêts légitimes des entreprises qui les reçoivent ».

Il souligne que les médias nationaux doivent propager « une image positive des nouveaux arrivants » afin « d’éviter toute ambiguïté, démagogie et incitation au racisme, à la discrimination » : « la perception des migrants comme un fardeau va à l’encontre de leur contribution à l’économie nationale des pays d’accueil ».

Évoquant la question du débarquement de masses de migrants, en particulier sur la côte italienne, qui suscite le mécontentement de certains citoyens, Mgr Tomasi déclare fermement que les « opérations de recherche et de sauvetage devraient se poursuivre et être renforcées ». « La nécessité de protéger le droit à la vie de tout le monde, indépendamment de leur statut personnel, doit rester une priorité », ajoute-t-il.

L’archevêque invite aussi les pays d’origine des migrants à travailler afin de créer un « bon environnement » déjà « à la maison » et afin de « faire de la migration un choix plutôt qu’une nécessité compulsive ».

En concluant, il exhorte la communauté internationale à agir plus vite, car « la migration et le changement climatique sont les principaux défis de XXI siècle. À long terme, il est nécessaire de traiter les causes profondes de ce phénomène mondial. Le temps passe et plus vous attendez, plus le coût sera élevé ».

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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