Ne pas « perdre l’espérance » et la « maturité chrétienne », tel est l’appel adressé par le cardinal Béchara Raï, patriarche des Maronites, aux peuples du Moyen-Orient.
Il est arrivé dimanche 7 juin 2015 à Damas en Syrie, à l’invitation du patriarche grec-orthodoxe Jean X Yazidi, dans le cadre de la réunion annuelle des cinq patriarches orientaux se réclamant d’Antioche, rapporte l’agence AsiaNews.
« Nous patriarches sommes avec vous, à vos côtés, devant vous, avec vous dans la prière ; nous portons la cause de tous les chrétiens, des peuples de Syrie, d’Irak, de Palestine et du Yémen et de tout pays qui souffre », a déclaré le cardinal.
« Nous allons réfléchir ensemble, nous unir en pensée, en paroles et en actes, porter ensemble le souci de notre peuple en Syrie et en Irak ainsi que dans les divers pays du Moyen-Orient où il souffre, dans l’espérance que la passion du Vendredi Saint est suivie, le troisième jour, de la Résurrection », a-t-il ajouté.
Le patriarche des Maronites a appelé à prendre « patience » et à ne pas perdre « l’espérance » : « Beaucoup ont versé leur sang, beaucoup sont morts en martyrs, mais leur sang n’a pas été versé en vain. Beaucoup aussi ont été poussés à l’exode. On avance le chiffre de 12 millions de Syriens. Ceux-là non plus, leurs souffrances ne sont pas vaines. Dieu est le Seigneur de l’histoire et non pas les trônes de ce monde. »
« Tous les jours je suis à Damas en prière », a affirmé le cardinal Béchara Raï qui a aussi exprimé la prière des cinq patriarches « pour la paix en Syrie », « pour que les Syriens, chrétiens et musulmans, restent attachés à leur terre », pour que « ceux qui ont été déplacés de leurs maisons puissent retourner chez eux dans la dignité » et enfin pour « la conscience morte » de la communauté internationale face à ce drame.
Le cardinal Raï a aussi visité un village de Maaloula où les habitants parlaient araméen, langue du Christ. Le village a été détruit par les djihadistes en 2014, précise la même source.