Parmi les décrets de la Congrégation pour les causes des saints approuvés par le pape François vendredi dernier, 5 juin, figurent deux miracles, le martyre de 26 catholiques en Espagne et 15 au Laos – dont des membres des MEP – , et les “vertus héroïques” de quatre autres baptisés.
Les martyrs et les deux « serviteurs de Dieu » dont la prière a obtenu un miracle pourraient être prochainement béatifiés dans leurs pays respectifs.
Deux miracles
Un premier miracle a été attribué à la prière d’un prêtre diocésain du Brésil, Francisco de Paola Victor (1827-1905), curé à Tres Pontas pendant plus de cinquante ans. Une vie commencée dans les difficultés puisqu’il était l’enfant “naturel” d’une esclave d’origine africaine, Lourença Justiniana de Jesus. Sa marraine était la patronne de la maison, Marianna de Santa Barbara Ferreira. On le destinait à devenir tailleur mais il voulait être prêtre. En plein régime esclavagiste, c’était impensable. Mais, grâce à sa marraine et à l’évêque de Mariana, Mgr Antonio Viçoso, il pu réaliser sa vocation, en dépit des embûches. Il est vénéré comme “le saint des choses impossibles”.
Le second miracle est attribué à l’intercession de soeur Clara (au siècle: Ludmilla Szczeesna, 1863-1916), co-fondatrice des Servantes du Coeur sacré de Jésus. Sa devise était en effet: “Tout pour la plus grande gloire du Coeur de Jésus!” A 17 ans, elle s’enfuit de chez elle pour être fidèle au don d’elle-même au Christ, alors qu’on voulait la marier. Elle vécut notamment en étant couturière, avant d’entrer, en 1886, chez les Servantes de Jésus fondée par le bienheureux Honoré de Biala Podlaska.
En 1889, elle partit pour Lublin où, couturière, elle exerça son apostolat parmi les travailleurs mais, avec la domination russe, elle dut revenir à Varsovie.
Le père Joseph Sébastien Pelczar lui demanda alors de l’aider auprès des domestiques pour lesquels il venait d’ouvrir un refuge. C’est ainsi que naquit, en 1894, la communauté des Servantes du Coeur sacré de Jésus. Leur apostolat auprès des travailleurs s’élargit aux malades, notamment dans les hôpitaux, aux orphelinats et aux écoles : elles enseignent la couture et le catéchisme jusque dans des villages reculés.
La fondatrice s’éteint à Cracovie le 7 février 1916.
41 nouveaux martyrs
Les 26 martyrs d’Espagne, assassinés en 1936 lors de la persécution anti-catholique qui a accompagné la Guerre civile sont Frederic de Berga (au siècle: Martí Tarrés Puigpelat) et ses 25 compagnons, prêtres et frères lais de l’Ordre des frères mineurs capucins.
Les 11 martyrs du Laos sont Joseph Thao Tiên, prêtre diocésain et ses 10 compagnons de la Société des Missions étrangères de Paris et des Oblats de Marie immaculée, ainsi que 4 compagnons laïcs, tués entre 1954 et 1970.
Vertus « héroïques »
Les quatre baptisés dont la Congrégation romaine reconnaît les « vertus héroïques » pourront être béatifié si un miracle survient, grâce à leur intercession. Ce sont une religieuse italienne et trois prêtres diocésains italiens:
– Mère Maria Antonia du Coeur sacré de Jésus (au siècle: Rachele Lalia), fondatrice des Soeurs dominicaines missionnaires de Saint-Sixt (1839-1914);
– le P. Antonio Celona, fondateur des Servantes réparatrices du Coeur sacré de Jésus (1873- 1952);
– le P. Ottorino Zanon, fondateur de la pieuse société de saint Gaétan (1915-1972);
– le P. Marcello Labor, de Trieste (1890-1954).