« Vous êtes les fleurs du printemps de la Bosnie-Herzégovine », déclare le pape aux milliers de jeunes qu’il a rencontrés ce samedi 6 juin 2015 à 18h50 : c’était la dernière étape de son voyage apostolique à Sarajevo.
Le pape a été accueilli au Centre diocésain des jeunes “Jean-Paul II” – structure ouverte aux jeunes de diverses ethnies et confessions religieuses – par une forêt de smartphones et de banderoles blanches portant l’expression « Mir vama », « la paix soit avec vous », agitées avec une bonne dose d’enthousiasme.
Après diverses animations – chants, chorégraphies – et témoignages – notamment celui d’une jeune orthodoxe – le pape a laissé de côté son discours préparé pour répondre aux questions des jeunes d’abondance de cœur.
Plus de « moi » et « lui », mais un « nous »
Les jeunes de Sarajevo ont « une singularité », a-t-il souligné : « Vous êtes la première génération d’après-guerre, les fleurs d’un printemps de la Bosnie-Herzégovine… Je vois que vous ne voulez pas la destruction, vous ne voulez pas devenir ennemis les uns des autres et cela est beau. »
Il s’agit d’adopter une posture où « nous ne sommes pas « moi » et « eux », nous sommes « nous », ensemble, juifs, musulmans, orthodoxes, catholiques : c’est cela faire la paix ! », a expliqué le pape sous des pluies d’applaudissements.
« Ne construisez jamais des murs, seulement des ponts », a-t-il exhorté à plusieurs reprises : « « Mir Vama », « la paix soit avec vous » ! Travaillez tous ensemble pour que ce soit un pays de paix ! »
Il appelé à faire la paix « sans hypocrisie », en dénonçant notamment l’attitude de « certains puissants de la terre qui disent de belles choses sur la paix mais vendent des armes par derrière » : « si on construit des ponts il faut faire en sorte qu’on puisse aller d’un côté et de l’autre », a-t-il insisté.
Choisir ce qui est bon pour l’âme
Le pape a également évoqué l’impact de la télévision en témoignant d’abord de sa propre expérience : « J’ai senti un jour dans les années 90 que la télévision m’enchaînait, ne m’aidait pas, c’est pourquoi j’ai décidé de m’en défaire ».
« A l’époque de l’image, il faut faire la même chose qu’à l’époque des livres : choisir ce qui fait du bien », a-t-il recommandé : « Regarder la télévision, l’ordinateur, oui, mais pour de belles choses ! »
Il a mis en garde contre « la mauvaise imagination » qui « tue l’homme » : « Si tu deviens esclave de l’ordinateur, tu perds ta liberté. Si tu cherches des programmes sales, tu perds ta dignité. »
Le pape a souligné d’une part la responsabilité des chaînes de télévision de mettre sur les ondes des programmes « qui font grandir », avec « des valeurs », et d’autre part la responsabilité du téléspectateur de « changer de chaîne » si « un programme ne me fait pas du bien, est vulgaire, me tire vers le bas ».