Pope Francis receives the Priests of the Sacred Heart of Jesus

PHOTO.VA - OSSERVATORE ROMANO

Chapitre des dehoniens : « Vivre en profonde communion avec Dieu »

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Les prêtres du Sacré-Cœur de Jésus célèbrent leur chapitre général sur le thème de la miséricorde et un message du pape François commente ce thème. Traduction intégrale.

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Pour être miséricordieux, il faut « avant tout de vivre en profonde communion avec Dieu », déclare le pape François aux prêtres du Sacré-Cœur de Jésus.

Le pape François a reçu en audience les participants du chapitre général des prêtres du Sacré-Cœur de Jésus (Déhoniens) ce vendredi 5 juin, dans la Salle du Consistoire du Palais apostolique.                    

Le pape a parlé d’abondance du cœur et il leur a remis le discours préparé dont voici notre traduction intégrale.

Le pape y commente sa bulle d’indiction de l’Année de la miséricorde en disant : « La miséricorde est le mot-clé de l’Évangile, nous pouvons dire que c’est le « visage » du Christ, ce visage qu’il a manifesté quand il allait à la rencontre de tous, quand il guérissait les malades, quand il s’asseyait à table avec les pécheurs, et surtout quand, cloué sur la croix, il a pardonné : nous avons là le visage de la miséricorde divine. »

La communauté a été fondée par un prêtre français, le P. Léon Dehon  (1843-1925). Sa spiritualité était marquée par l’amour du Coeur de Jésus, particulièrement honoré pendant le mois de juin et dont la fête tombe vendredi prochain, 12 juin.

On Mais il nourrissait aussi une forte confiance dans el coeur de la Vierge Marie. Il saluti en disant: ”Vivat Cor Jesu, per Cor Mariae”.

Le P. Dehon est mort en Belgique, à Bruxelles, le 12 août 1925. En tendant sa main vers l’image du Sacré-Cœur, d’une voix claire, il s’exclama : « Pour Lui je vis, pour Lui je meurs ». A ses fils spirituels, les Prêtres du Sacré-Cœur de Jésus (appelés aussi Dehoniens du nom de leur fondateur) et à tous ceux qui voient en Père Dehon un père et un guide pour vivre l’Evangile dans la spiritualité du Cœur du Christ, la Famille Dehonienne d’aujourd’hui, il a laissé un testament spirituel écrit:” Je vous laisse le plus merveilleux des trésors, c’est le Cœur de Jésus ”. Il travailla pour “le règne du Cœur de Jésus dans les âmes et dans la société”.

Le pape François a souligné dans son message que pour être miséricordieux « il s’agit avant tout de vivre en profonde communion avec Dieu dans la prière, dans la méditation de l’Écriture sainte et dans la célébration de l’eucharistie, pour que toute notre vie soit un chemin de croissance dans la miséricorde de Dieu ».

Le 25 mars 1997, le pape Jean-Paul II a émis un « Décret sur les Vertus Héroïques du Serviteur de Dieu le Vénérable Père Jean Léon Dehon ». Mais, en 2005, Benoît XVI décida de reporter l’éventuelle béatification du Père Dehon, en butte à des reproches d’antisémitisme. Dans « Catholicisme social et question juive – Le cas Léon Dehon (1843-1925) », des universitaires ont voulu montrer que ces reproches n’étaient pas fondés. Mais la cause semble bien gelée: indépendamment de la sainteté personnelle d’un baptisé, sa béatification doit édifier le peuple de Dieu et non pas le diviser.

Message pape François

Chers prêtres du Sacré-Cœur de Jésus,

Je vous accueille avec plaisir à l’occasion du chapitre général, qui constitue un moment privilégié d’approfondissement et de croissance de votre famille religieuse, et je suis heureux de saisir cette occasion pour exprimer au nouveau supérieur général, le père Heiner Wilmer, tous mes vœux pour la charge à laquelle il a été appelé par la confiance de ses confrères. Je salue à travers vous tous les Déhoniens qui œuvrent, souvent dans des conditions difficiles, dans différentes parties du monde, et je les encourage à mener avec une généreuse fidélité leur engagement apostolique.

Au cours des travaux de votre chapitre, vous avez centré votre réflexion sur la communauté appelée à vivre réconciliée, pour pouvoir partager la vie et l’Évangile avec tous, en particulier avec les personnes marginalisées. D’où le thème de ce chapitre : « Miséricordieux, en communauté, avec les pauvres ». Je voudrais alors vous proposer quelques suggestions pour la mise en œuvre de votre action pastorale. « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5,7). La vie religieuse est indiquée comme une vie pleinement évangélique en ce qu’elle réalise concrètement les Béatitudes. C’est pourquoi, en tant que religieux, vous êtes appelés à être miséricordieux. Il s’agit avant tout de vivre en profonde communion avec Dieu dans la prière, dans la méditation de l’Écriture sainte et dans la célébration de l’eucharistie, pour que toute notre vie soit un chemin de croissance dans la miséricorde de Dieu.
Dans la mesure où nous nous rendons conscients de l’amour gratuit du Seigneur et où nous l’accueillons en nous, notre tendresse, notre compréhension et notre bonté grandissent à l’égard des personnes qui sont à côté de nous. L’effort de renouvellement de votre institut et de votre mission dans le monde embrasse nécessairement la sollicitude pleine d’amour pour la situation de chaque religieux, afin que sa consécration puisse être toujours davantage source d’une rencontre vivifiante et sanctifiante avec Jésus, dont le cœur transpercé est source de consolation, de paix et de salut pour tous les hommes.

La vie religieuse est une vie commune de croyants qui se sentent aimés par Dieu et qui cherchent à l’aimer. C’est précisément dans cet engagement commun que vous pouvez trouver la raison la plus profonde de votre harmonie spirituelle. Dans l’expérience de la miséricorde de Dieu et de son amour, vous trouverez aussi le point d’harmonisation de vos communautés. Ceci comporte l’engagement à goûter toujours plus la miséricorde que vos confrères ont pour vous et à leur donner la richesse de votre miséricorde. En tout cela, le témoignage de votre fondateur, grand apôtre du  Sacré-Cœur, est pour vous un exemple et une aide.

La miséricorde est le mot-clé de l’Évangile, nous pouvons dire que c’est le « visage » du Christ, ce visage qu’il a manifesté quand il allait à la rencontre de tous, quand il guérissait les malades, quand il s’asseyait à table avec les pécheurs, et surtout quand, cloué sur la croix, il a pardonné : nous avons là le visage de la miséricorde divine. Et le Seigneur vous appelle à être des « canaux » de cet amour, en premier lieu à l’égard des derniers, des plus pauvres, qui sont les privilégiés à ses yeux. Laissez-vous continuellement interroger par les situations de fragilité et de pauvreté avec lesquelles vous êtes en contact, et cherchez à offrir de manière adéquate le témoignage de la charité que l’Esprit répand dans vos cœurs (cf. Rm 5,5). Que le style de la miséricorde vous permette de vous offrir avec promptitude aux besoins actuels et d’être présents et actifs dans les nouveaux aréopages de l’évangélisation, en privilégiant, même si cela devait comporter des sacrifices, l’ouverture vers ces réalités d’extrême nécessité qui se révèlent symptomatiques des maladies de la société actuelle.

L’histoire de votre congrégation est marquée et rendue féconde par beaucoup de vos confrères qui ont généreusement dépensé leur vie au service de l’Évangile, en vivant en communion docile avec leurs pasteurs, d’un cœur sans partage pour le Christ et dans un esprit de pauvreté. Que leur choix évangélique éclaire votre engagement missionnaire et soit pour vous un encouragement à poursuivre votre mission particulière dans l’Église avec un élan apostolique renouvelé. Dans le sillage de ces témoignages, vous pourrez donner une nouvelle impulsion à l’animation missionnaire dans les divers contextes où vous êtes insérés.

J’espère que les orientations élaborées
par le chapitre général guideront votre institut dans la poursuite de votre chemin avec générosité, sur la voie tracée par votre fondateur. C’est avec ces sentiments que j’invoque la protection céleste de la Vierge Marie et j’accorde de tout cœur, à vous tous et à toute la famille dehonienne une bénédiction apostolique particulière.

© Traduction de Zenit, Constance Roques

 

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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