Mgr Follo brosse le portrait-robot du véritable « maître » au cours du forum « Éduquer aujourd’hui et demain » qui s’est ouvert ce 3 juin 2015 à Paris.
Organisé par la Mission d’observation permanente du Saint-Siège auprès de l’Unesco et la Congrégation pour l’éducation catholique, sous le patronage de l’Unesco, cet événement a lieu dans le cadre du 70e anniversaire de la fondation de l’Unesco, du 50ème anniversaire de la Déclaration conciliaire Gravissimum educationis, ainsi que du 25ème anniversaire de la Constitution apostolique Ex corde Ecclesiae.
Dans son intervention, Mgr Francesco Follo, observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’Unesco, a développé les caractéristiques du maître, qui doit être capable non seulement de « donner des informations, inculquer des connaissances », mais aussi de « former aux principes d’une culture en mesure d’humaniser davantage l’homme ».
Cette culture est transmise « par des témoins : les parents, d’abord, et avec eux les instituteurs et les professeurs : les maîtres », a-t-il expliqué.
L’idée de témoignage est en effet « intrinsèque à l’idée d’éducation et de culture dans le sens de la transmission à travers les générations », et elle implique « l’idée forte que chaque culture est faite de valeurs fondamentales et d’une dimension éthique » qui, « toujours ancrée dans un moment historique précis, décline et conjugue la vocation universaliste de chaque conscience humaine ».
« Il n’est pas suffisant de proposer des notions et des valeurs », a insisté Mgr Follo : « Pour transmettre les valeurs, il n’est pas suffisant les faire connaître, mais il faut aider les jeunes à en faire l’expérience. » Le maître « éduque en témoignant son sens de la vie ».
« Le maître est une personne adulte, c’est-à-dire complète, qui aide les autres à devenir des personnes complètes », a-t-il poursuivi.
« La relation maître-élève est une relation à trois : maître, élève et la vérité-réalité » car le chemin éducatif consiste à « chercher la Vérité […] parmi tant de vérités partielles, chercher l’infini à travers le fini, chercher l’Éternel à travers le temporel ».
Pour Mgr Follo, le maître, « plus que transmettre des vérités, des informations », doit enseigner à « penser et à raisonner d’une façon globale », afin de « ne pas morceler la réalité, ne pas seulement l’analyser mais aussi la comprendre, parce que si l’on ne la comprend pas, on ne peut pas l’aimer ».
« Le maître authentique est celui qui réveille la vérité qui s’abrite dans l’esprit de son élève, qui l’aide à découvrir et à « reconstruire » le monde, qui lui fournit les instruments pour respecter mais aussi pour vérifier les savoirs ». En ce sens, l’éducation est « œuvre critique, éveil de la conscience, processus maïeutique ».
« Alors le jeune pourra parcourir « seul » le chemin vers la découverte de ce qui doit enrichir son esprit et remplir son cœur avec une sagesse capable “étonnement” », a-t-il souligné.