La voix de Mgr Oscar Romero (1917-1980), évêque de San Salvador béatifié comme martyr le 23 mai 2015, « résonne encore aujourd’hui pour rappeler que l’Église, assemblée de frères autour de leur Seigneur, est la famille de Dieu, l’endroit où il ne peut y avoir de division ».
Le pape François a fait parvenir une lettre à l’archevêque actuel de San Salvador, Mgr José Luis Escobar Alas, à l’occasion de la béatification qui a eu lieu à San Salvador, sur la Plaza del Divino Salvador del Mundo.
Il rend hommage au nouveau bienheureux comme à « un exemple des meilleurs enfants de l’Église » qui sut construire la paix « par la force de son amour » jusqu’au sacrifice extrême de sa vie.
Il fut capable de « voir et d’écouter les souffrances de son peuple », explique-t-il : à « une époque difficile », Mgr Romero « a su guider, défendre et protéger son troupeau, en restant fidèle à l’Évangile et en communion avec toute l’Église ».
Son ministère épiscopal « a su se distinguer pour l’attention particulière qu’il accordait aux plus pauvres et aux personnes marginalisées » et au moment de sa mort, « alors qu’il célébrait le Saint Sacrifice de l’amour et de la réconciliation, il a reçu la grâce de s’identifier pleinement à Celui qui donna sa vie pour ses brebis », ajoute le pape.
Il rend grâce à Dieu « qui a donné à l’évêque martyr la capacité de voir et d’entendre les souffrances de son peuple, et qui a façonné son cœur… jusqu’à transformer ses actions en un exercice complet de charité chrétienne ».
La voix de l’évêque « résonne encore aujourd’hui pour rappeler que l’Église, assemblée de frères autour de leur Seigneur, est la famille de Dieu, l’endroit où il ne peut y avoir de division », peut-on lire également dans la lettre publiée en espagnol par le Saint-Siège.
« La foi en Jésus-Christ, correctement comprise et assimilée jusqu’à ses dernières conséquences, génère des communautés artisanes de paix et de solidarité. C’est ce à quoi l’Église est appelée aujourd’hui au Salvador, en Amérique et dans le monde entier : être une église pleine de miséricorde, qui soit un levain de réconciliation pour la société. »
L’exemple de Mgr Romero « invite au bon sens et à la réflexion, au respect de la vie et à l’entente », à renoncer à la violence et à la haine : « Avec un cœur de père, il s’est soucié des populations les plus pauvres, demandant aux puissances de transformer « les armes en outils pour faucher les champs » ».
En conclusion, le pape assure de ses prières pour que « la graine du martyre puisse pousser » et que « se fortifient, en suivant le droit chemin, les fils et filles de cette nation, laquelle se glorifie de porter le nom du divin sauveur du monde » : « C’est le moment opportun pour une véritable réconciliation nationale face aux défis d’aujourd’hui. »
Traduction d’Océane Le Gall