Le silence de Dieu, approche du pape François

Le silence de Dieu n’est pas abandon ni rejet ni désertion mais un mystère qui conduit à contempler le Christ pour se laisser transformer.

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Le pape François a publié ce tweet, ce 21 mai, sur son compte @Pontifex_fr : « Il y a des silences de Dieu qui ne peuvent se comprendre qu’en regardant le Crucifié. »

Pour le pape, loin d’être une façon pour Dieu de s’éloigner de ses enfants, c’est sa façon d’agir : « Dieu agit dans l’humilité, dans le silence », soulignait-il au cours de l’homélie du 9 mars 2015, à Sainte-Marthe.

C’est, selon une autre image, ce qui permet au Royaume de grandir : « Le Règne de Dieu grandit dans le silence », disait encore le pape dans son homélie de la messe matinale le 13 novembre 2014 à Sainte-Marthe. 

Le silence prépare l’action de Dieu, lorsque le baptisé « part de sa solitude, de son exil, de ce silence qu’il ne comprend pas, de son monde plein de douleur » : « C’est le moment où Dieu intervient, non en répondant, mais en interrogeant, et il conduit l’homme par de nouveaux chemins pour le libérer ». C’est ce que disait le cardinal Jorge Mario Bergoglio au cours d’une retraite à La Plata en 1990, en commentant le livre de Job. Il ajoutait: « Et de nouveau se manifeste cette vérité : ce n’est pas Dieu qui doit changer, mais l’homme. »

Pour le pape par conséquent, l’apparent silence de Dieu, loin d’être un abandon, ou pire encore un « silence complice » comme il le reproche aux hommes face aux tragédies du monde,  c’est la promesse de son action bienfaisante envers qui se confie en lui.

Dans Evangelii Gaudium, le pape parle de ces moments de la vie où l’on attend soi-même en silence le secours de Dieu. Il cite le livre des Lamentations : « Je reconnais que la joie ne se vit pas de la même façon à toutes les étapes et dans toutes les circonstances de la vie, parfois très dure. Elle s’adapte et se transforme, et elle demeure toujours au moins comme un rayon de lumière qui naît de la certitude personnelle d’être infiniment aimé, au-delà de tout. Je comprends les personnes qui deviennent tristes à cause des graves difficultés qu’elles doivent supporter, cependant peu à peu, il faut permettre à la joie de la foi de commencer à s’éveiller, comme une confiance secrète mais ferme, même au milieu des pires soucis : « Mon âme est exclue de la paix, j’ai oublié le bonheur ! […] Voici ce qu’à mon cœur je rappellerai pour reprendre espoir : les faveurs du Seigneur ne sont pas finies, ni ses compassions épuisées ; elles se renouvellent chaque matin, grande est sa fidélité ! […] Il est bon d’attendre en silence le salut du Seigneur » (Lm 3, 17.21-23.26) » (n. 6).

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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