The pope Francis ightened of hand at Cuban president Raul Castro. Vatican City 10 May 2015

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Le pape François, un médiateur, estime Perez Esquivel

Après sa deuxième rencontre avec le pape, le Prix Nobel de la Paix argentin souligne le rôle du pape dans les situations conflictuelles et estime que son « objectif » est de « désarmer les consciences armées ». Il remet au pape une lettre de l’évêque salvadorien Oscar Romero écrite un mois avant sa mort.

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Le pape François n’est pas « un magicien », il est « médiateur » dans la résolution des conflits dans le monde, déclare Adolfo Perez Esquivel, Prix Nobel de la Paix. L’architecte argentin, qui a été emprisonné et torturé sous la dictature militaire, a été reçu par le pape lundi 11 mai 2015 au palais apostolique du Vatican. Il s’agissait de leur deuxième rencontre.

« Pendant notre rencontre, le pape a parlé des « fabriques de guerre » qui devraient être changées en « fabriques de la paix ». Le terme « fabrique » désigne quelque chose que nous devons faire, construire. Ce travail s’accomplit (…) en désarmant les consciences armées. Tel est l’objectif précis du pape François », rapporte Adolfo Perez Esquivel au quotidien de la conférence épiscopale italienne « Avvenire », après l’audience privée.

Il souligne que le pape « n’est pas un magicien, mais qu’il affirme et prouve avec son action qu’une approche, une culture de la rencontre est un moyen réaliste ». Récemment par exemple, le pape a été « un médiateur » dans le processus du rapprochement entre les États-Unis et Cuba : « Le pape François a donné un élan au dialogue ». Dans la même veine, la visite du dirigeant cubain Raul Castro au Vatican le 10 mai dernier, qui « marque un progrès, une nouvelle page ».

L’Argentin ajoute que la canonisation de l’évêque salvadorien Oscar Romero, le 23 mai, était aussi un des thèmes de la conversation avec le pape : « J’ai remis au pape une lettre de Mgr Romero un mois avant sa mort, écrite pour la solidarité chrétienne dans la noble cause de la justice et de la paix ».

Il évoque également la période de la dictature militaire en Argentine et l’ouverture des archives. Le pape a précisé au Prix Nobel que « le Saint-Siège et la Conférence épiscopale argentine pouvaient fournir de la documentation lorsque cela sera jugé nécessaire et requis au cours du processus ».

Adolfo Perez Esquivel a été l’un des premiers à réfuter les accusations selon lesquelles le pape François, qui était à l’époque supérieur provincial des jésuites en Argentine, n’avait pas fait tout son possible pour libérer les prêtres enlevés par la junte militaire. Reçu par le pape pour la première fois le 21 mars 2013, huit jours seulement après son élection, le Prix Nobel avait affirmé que le pape avait « préféré une diplomatie silencieuse, et avait demandé la libération des prisonniers ».

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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