Le mois de mai est un des trois mois de Marie, avec octobre et décembre. Décembre, parce que c’est le mois de l’Avent ; octobre, parce que c’est le mois du Rosaire.
Chacun de ces trois « mois de Marie » est marqué par une grande fête liturgique.
Décembre, évidemment par Noël, mais aussi par les quatre semaines de l’Avent : nous redécouvrons Marie comme la fille de Sion, la fine fleur d’Israël, la merveille des préparations divines.
Octobre est marqué par la solennité de la Toussaint qui vient le couronner. En plus de nous donner une occasion privilégiée pour méditer les mystères du Rosaire, le mois d’octobre nous permet de voir Marie comme la toute-sainte, dans la communion des saints.
Le mois de mai, lui, fait partie du Temps pascal. Au cours de ce mois, on célèbre toujours l’Ascension et, très souvent – ce sera le cas cette année – la Pentecôte.
Marie était au pied de la Croix. Elle est aujourd’hui dans la gloire, avec son Fils. Marie n’est pas seulement Notre Dame des Douleurs. Elle est aussi le sourire de Dieu.
A Lourdes, le 15 septembre 2008, le pape Benoît XVI, au jour de la fête de Notre Dame des Douleurs, disait justement : « Marie est aujourd’hui dans la joie et la gloire de la Résurrection. Les larmes qui étaient les siennes au pied de la Croix se sont transformées en un sourire que rien n’effacera, tandis que sa compassion maternelle envers nous demeure intacte. »
S’adressant tout particulièrement aux malades, le pape continuait : « Dans le sourire de la plus éminente de toutes les créatures, tournée vers nous, se reflète notre dignité d’enfants de Dieu, cette dignité qui n’abandonne jamais celui qui est malade. Ce sourire, vrai reflet de la tendresse de Dieu, est la source d’une espérance invincible. »
Le mois de mai n’est-il pas, au moins dans nos pays de l’hémisphère nord, le sourire de la nature après les rigueurs de l’hiver ? Si le mois de mai est devenu progressivement « le » mois de Marie, c’est bien à cause des fleurs. Des hommes comme Henri Suso, dominicain, ou saint Philippe Néri invitaient les enfants à offrir des bouquets de fleurs à la Vierge au mois de mai.
N’est-elle pas la « Rose mystique », la fleur annonçant le fruit qui sera Jésus lui-même ? Le chapelet était, primitivement, une sorte de chapeau, de coiffe tressée de fleurs. Le nom de « rosaire », lui, n’a pas besoin d’explications. A Lourdes, la Dame apparaît, une rose d’or à chaque pied.
Au 18ème siècle, les jésuites ont beaucoup fait pour la diffusion de cette dévotion qui n’est arrivée en France qu’au début du 19ème siècle, après l’aval pontifical de 1815. Comme les jésuites sont des gens sérieux, ils ont voulu attacher à chaque jour une vérité, une vertu, une invocation et un chant.
Cette année, puisque la Pentecôte sera le 24 mai, nous pourrions vivre le mois de Marie tout particulièrement en union avec les Eglises répandues dans le monde entier. Marie était avec les apôtres, priant avec eux et attendant la venue de l’Esprit Saint qui les enverrait porter l’Evangile. Beaucoup de ces Eglises souffrent. Toutes ont à témoigner de l’Evangile, parfois dans la persécution. Elles comptent sur notre fraternité dans la prière.
Au cours du mois, nous fêterons aussi Notre Dame de Fatima, qu’aimait tant le saint pape Jean-Paul II.
Par une heureuse modification du calendrier liturgique, le mois de Marie se termine par la fête de la Visitation. N’est-ce pas la fête par excellence de l’évangélisation, Marie-l’Eglise allant à la rencontre de sa cousine qui portait en elle le Précurseur ?
Marie ne doit pas être séparée de Joseph. Et c’est avec Joseph travailleur que nous commencerons cet heureux mois. Si quelqu’un, sur terre, a bénéficié du sourire de Marie, ce doit bien être lui !
Les « Chroniques mariales » de Mgr Jacques Perrier, évêque émérite de Tarbes-Lourdes, ont été réunies dans un Zenit-Book que l’on peut acquérir en ligne ou en librairie.