Le Père Salvatore Mellone, 38 ans, malade, ordonné hier, jeudi 16 avril, à Barletta (Italie), avec permission spéciale de la Congrégation pour le clergé et après un appel téléphonique du pape François, a qui est allé sa première bénédiction, a confié sa « joie » à Radio Vatican ce vendredi matin, 17 avril, avant sa première messe, célébrée à son domicile.
« J’ai depuis toujours une grande joie, a-t-il dit, mais ces jours-ci, d’une manière particulière, cette joie augmente encore plus. On sent beaucoup la responsabilité parce que, quand même, le ministère sacerdotal nous appelle à être de vrais témoins du Christ, mais de toutes façons, tant qu’on a la joie, tant qu’il y a cette grande force de miséricorde qui t’arrive de Dieu, ce témoignage te rend heureux. Juste avant ma première messe, j’ai vraiment une grande sérénité, une grande paix, qui me permet d’embrasser un peu tout le monde et qui me donne de vivre – je peux le dire très humblement – la béatitude et la vraie joie. »
Il ajoute, à propos de la perspective d’une vie qui s’achève : « A la fin, les peurs, et aussi les contradictions humaines, celles-là elles sont toujours là parce que nous sommes des personnes, mais la perspective change : la perspective est celle d’un amour de charité qui nous embrasse. Et par conséquent, sans cet amour de charité qui nous embrasse, la vie terrestre elle-même, la souffrance elle-même, n’aurait pas de sens. Il y a cette projection, qui n’est pas une projection stérile mais c’est une projection concrète vers quelque chose de beaucoup plus grand, de beaucoup plus beau. »
Il a évoqué cet itinéraire imprévisible de la maladie : « Je pense vraiment qu’au fur et à mesure qu’on avance précisément en affrontant la maladie, jour après jour la maladie n’est pas jamais semblable, elle n’est jamais la même. Tu te rends compte que, de toutes façons, malgré la difficulté, tu peux avancer, malgré la difficulté, il y a l’espérance, il y a la beauté de quelque chose de beaucoup plus grand que nous. Ce quelqu’un de beaucoup plus grand que nous s’appelle Dieu, il s’appelle la Sainte Trinité. »
Il dit avoir donné sa première bénédiction – en l’absence du pape mais pour lui – « avec un peu d’émotion et, pour être sincère, avec aussi un peu d’embarras parce que vous pouvez imaginer ! Mais le cœur vraiment rempli de joie parce que pour nous tous, il est un modèle et pour nous tous, il est un maître. Nous ne pouvons que le suivre, être derrière lui et le bénir et continuer de prier pour lui ».
Il dit la force que lui communique la proximité du pape François : « Bien sûr, cela me donne de la force et la proximité de tant de personnes qui sont unies dans la prière me donne de la force. C’est cela le plus beau : le fait qu’on prie, et qu’on prie, et qu’on continue de prier pour que des vocations puissent éclore et que puissent aussi éclore de belles choses dans la vie des personnes. »
Traduction de Zenit, Constance Roques