C’est l’aboutissement du dialogue entre les religieuses des Etats-Unis et Rome : un rapport final a été souscrit par trois évêques des Etats-Unis chargés de superviser l’application des directives de Rome, et par trois religieuses membres de la LCWR. Il réaffirme une vision de la vie religieuse une vision de la vie religieuse « centrée sur la personne de Jésus-Christ et enracinée dans la Tradition de l’Église », souligne le cardinal Müller.
Huit religieuses de la Conférence des responsables des Etats-Unis (Leadership Conference of Women Religious, LCWR) qui regroupe la plupart des Supérieures majeures sont revenues à Rome à l’occasion de la publication de ce rapport conjoint sur la mise en œuvre des directives données par le Vatican il y a trois ans. Elles ont été reçues par le pape François jeudi matin, 16 avril.
Entre 2008 et 2013, l’association a fait l’objet d’une enquête de la part de la Congrégation pour la doctrine de la Foi, débouchant sur une évaluation doctrinale sévère et la mise sous tutelle de la LCWR avec un programme de réforme.
Pendant trois ans, la LCWR et le Vatican ont planché sur la révision des statuts et des publications, sur les programmes des assemblées générales et sur le choix des rapporteurs et des porte-paroles.
Sœur Sharon Holland, présidente de la LCWR, souligne que les échanges se sont déroulés « dans un esprit de prière et de respect mutuel » et qu’ils « ont permis d’aboutir à une meilleure compréhension des expériences, rôles et responsabilités des uns et des autres ».
Le texte signalait des points de vue « incompatibles avec la foi catholique » sur plusieurs dossiers sensibles comme l’accessibilité des femmes au ministère ordonné, le respect de la vie, l’approche pastorale de l’homosexualité ainsi que des affirmations de féminisme radical.
Le « dialogue en profondeur » est en soi une « bénédiction » qui doit être « appréciée et ultérieurement encouragée », fait observer le rapport conjoint.
Voici notre traduction intégrale du communiqué final :
Communiqué de presse sur le rapport final concernant la mise en œuvre de l’évaluation doctrinale de la LCWR et du mandat émis en avril 2012 par la Congrégation pour la doctrine de la foi. 16 avril 2015
Les officials de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), Mgr Peter Sartain et des représentantes de la Conférence des responsables des religieuses (LCWR) se sont rencontrés le 16 avril. Mgr Sartain et les représentantes de la LCWR ont présenté un rapport conjoint sur la mise en œuvre de l’évaluation doctrinale et du mandat de la CDF d’avril 2012.
Le rapport conjoint souligne la manière dont la mise en œuvre du mandat a été réalisée. La Congrégation a accepté le rapport conjoint, ce qui marque la conclusion de l’évaluation doctrinale de la LCWR.
Ont participé à la réunion du 16 avril le cardinal Gerhard Müller, Mgr Peter Sartain, Sr Carol Zinn, SSJ, Sr Marcia Allen, CSJ, Sr Joan Marie Steadman, CSC et Sr Janet Mock, CSJ ainsi que d’autres officiels de la CDF.
Lors de la réunion, Mgr Sartain et les représentantes de la LCWR ont souligné le processus entrepris par les délégués épiscopaux et la LCWR au cours des trois dernières années, notant l’esprit de coopération entre les participants tout au long d’un processus délicat. Le cardinal Müller a commenté l’évaluation doctrinale ainsi que le mandat et sa mise en œuvre. Il a exprimé sa gratitude aux personnes présentes pour leur participation active dans ce travail important et délicat et a adressé ses remerciements aux autres personnes qui y ont pris part, en particulier Mgr Leonard P. Blair, Mgr Thomas J. Paprocki ainsi que les anciennes représentantes et responsables de la LCWR.
Après la réunion, le cardinal Müller a déclaré : « En concluant ce processus, la Congrégation est certaine que la LCWR a clarifié sa mission de soutien aux instituts-membres en encourageant une vision de la vie religieuse centrée sur la personne de Jésus-Christ et enracinée dans la Tradition de l’Église. C’est cette vision qui fait des religieuses et des religieux des témoins de la radicalité de l’Évangile et elle est donc essentielle pour que se développe la vie religieuse dans l’Église. »
Sœur Sharon Holland, IHM, présidente de la LCWR, qui n’a pas pu être présente à cette réunion, a déclaré : « Nous sommes heureuses à la fin de ce mandat, qui a impliqué des échanges longs et exigeants sur notre compréhension et nos points de vue concernant des aspects critiques de la vie religieuse et de ses pratiques. À travers ces échanges, toujours menés dans un esprit de prière et de respect mutuel, nous avons été amenés à une compréhension plus profonde de nos expériences, rôles, responsabilités et espoirs respectifs pour l’Église et le peuple qu’elle sert. Nous avons appris que ce que nous avons en commun est bien plus grand que n’importe laquelle de nos différences ».
Mgr Sartain a ajouté : « Au cours de ces dernières années, j’ai eu l’honneur de travailler avec les responsables de la LCWR et de rencontrer un grand nombre de ses membres à travers la mise en œuvre du mandat. Notre travail a consisté dans la révision des statuts de la LCWR, l’examen des publications, programmes et intervenants de la LCWR, et les discussions sur un grand nombre de problèmes soulevés par l’évaluation doctrinale, la LCWR et les délégués épiscopaux. L’aide d’officiels de la CDF a joué un rôle essentiel dans les grands progrès que nous avons faits. Notre travail commun a été entrepris dans une atmosphère d’amour de l’Église et de profond respect pour la place essentielle de la vie religieuse aux États-Unis, et le fait même des dialogues de fond entre les évêques et les religieuses a été mutuellement bénéfique et une bénédiction du Seigneur. Comme nous le mentionnons dans notre rapport conjoint, ‘l’engagement des responsables de la LCWR pour leur rôle crucial au service de la mission et les membres de la Conférence continueront de guider et de fortifier le témoignage rendu par la LCWR à la vocation élevée de la vie religieuse, à son fondement assuré dans le Christ et à la communion ecclésiale.’ Les deux autres délégués épiscopaux et moi-même sommes reconnaissants pour cette occasion d’être impliqués dans un dialogue aussi fructueux. »
(c) Traduction de Zenit, Constance Roques