Moyen-Orient : la survie des chrétiens est en jeu

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Le Saint-Siège et une cinquantaine de nations tirent la sonnette d’alarme

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En solidarité avec les chrétiens du Moyen-Orient dont la survie « est en question » et avec d’autres communautés dont les droits humains sont aussi bafoués, le Saint-Siège et une cinquantaine d’États publient une déclaration commune intitulée « Soutenir les droits humains des chrétiens et des autres communautés, en particulier au Moyen-Orient », ce 13 mars 2015.

La déclaration, rédigée par la Fédération de Russie, le Saint-Siège et le Liban, a été présentée ce vendredi à l’ONU, dans le cadre de la 28e session du Conseil des droits de l’homme (2-27 mars 2015), annonce Mgr Silvano M. Tomasi, représentant permanent du Saint-Siège aux Nations-Unies à Genève, dans un communiqué.

Elle a été signée par plus de cinquante États : Fédération de Russie, Saint-Siège, Liban, Andorre, Arménie, Australie, Autriche, Biélorussie, Belgique, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Canada, Congo, Croatie, Cuba, Chypre, Danemark, El Salvador, Finlande, France, Allemagne, Grèce, Guatemala, Haïti, Honduras, Hongrie, Islande, Irak, Irlande, Israël, Italie, Liechtenstein, Luxembourg, Malte, Monaco, Pays-Bas, Panama, Pérou, Philippines, Pologne, Portugal, Roumanie, Saint-Marin, Serbie, Slovaquie, Slovénie, Somalie, Ordre souverain militaire de Malta, Espagne, Suisse, Royaume-Uni, États-Unis.

Mgr Tomasi salue dans cet événement « une volonté politique de soutenir les droits de l’homme et de se diriger vers l’élimination de ces violations ».

Les signataires expriment leurs « profondes inquiétudes » pour la « situation d’instabilité et de conflit » qui s’aggrave au Moyen-Orient et ses conséquences « désastreuses pour l’ensemble de la population de la région ».

La survie des chrétiens en question

Ils affirment que « l’existence de nombreuses communautés religieuses est sérieusement menacée », en particulier celle des chrétiens dont « la survie est en question ». En effet, la « menace existentielle » du « soi-disant « État islamique » (Daesh), d’Al-Qaïda et des groupes terroristes affiliés », crée pour les chrétiens « un risque de disparition complète ».

Aujourd’hui, « la violence, la haine religieuse et ethnique, le radicalisme fondamentaliste, l’extrémisme, l’intolérance, l’exclusion, la destruction du tissu social de sociétés et de communautés entières, deviennent les caractéristiques d’un modèle politique et social non viables, mettant en danger l’existence même de nombreuses communautés, en particulier la communauté chrétienne », dénoncent-ils.

Le texte fait état de « millions de personnes déplacées ou forcées de quitter leurs terres ancestrales », tandis que « ceux qui restent dans les zones contrôlées par des groupes terroristes vivent sous la menace permanente de violations des droits de l’homme, de répression et d’abus ».

« Les communautés et les individus sont victimes d’actes de violence barbares : ils sont privés de maisons, chassés de leurs terres natales, vendus en esclavage, tués, décapités et brûlés vif. Des dizaines d’églises chrétiennes et anciens sanctuaires de toutes les religions ont été détruits », peut-on lire également.

Appel à la communauté internationale

Les signataires soutiennent le droit des chrétiens de « rester » au Moyen-Orient, « une terre sur laquelle ils vivent depuis des siècles » : « les communautés chrétiennes ont plus de deux mille ans d’existence dans cette région, où le christianisme a sa place, et où a commencé sa longue histoire ». Ils saluent aussi « les contributions positives des chrétiens » aux sociétés du Moyen-Orient.

Ils appellent donc la communauté internationale « à soutenir la présence historique de toutes les communautés ethniques et religieuses au Moyen-Orient », présence qui a « des racines profondes » : « C’est là que les religions du monde sont nées, y compris le christianisme. »

Les signataires appellent aussi « tous les dirigeants civils et religieux du Moyen-Orient » à se joindre à leur lutte afin de « construire ensemble une culture de coexistence pacifique ». Ils soulignent que « le pluralisme est un enrichissement » et que la paix et le développement exigent l’inclusion des différentes communautés du Moyen-Orient.

Enfin, ils demandent « à tous les États de réaffirmer leur engagement à respecter les droits de chacun, en particulier le droit à la liberté de religion, qui est inscrit dans les instruments internationaux des droits humains fondamentaux ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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