« La personne âgée n’est pas un étranger. La personne âgée, c’est nous : dans peu de temps, dans longtemps, mais c’est de toute manière inévitable, même si nous n’y pensons pas. Et si nous n’apprenons pas à bien traiter les personnes âgées, nous serons traités de la même façon », met en garde le pape François.
Lors de l’audience générale de ce 4 mars 2015, le pape a consacré sa sixième catéchèse sur la famille aux personnes âgées et à leur « condition problématique » dans une société où « la vie s’est allongée mais la société ne s’est pas « élargie » à la vie ».
Les sociétés actuelles en effet « ne se sont pas suffisamment organisées pour leur faire de la place, avec un juste respect et une considération concrète pour leur fragilité et leur dignité », a-t-il constaté : elles sont « programmées sur l’efficacité » et « le profit » et par conséquent voient les plus vieux « comme un poids, des personnes inutiles ».
« On les met au rebut. On n’ose pas le dire ouvertement, mais on le fait ! », a ajouté le pape en condamnant cette attitude « vile » : abandonner les personnes âgées dans des maisons de retraite sans les visiter est « un péché mortel ».
Au fondement du rejet des seniors, il y a « l’incapacité égoïste d’accepter leurs limites qui reflètent nos limites », a-t-il souligné.
En réalité les personnes âgées sont « une richesse » : elles sont « la réserve de sagesse du peuple », à tel point que « là où l’on n’honore pas les personnes âgées, il n’y a pas d’avenir pour les jeunes », a affirmé le pape.
Il a cité à ce sujet le livre de Ben Sirac le Sage : « Ne fuis pas la conversation des vieillards – eux-mêmes ont appris de leurs pères – car auprès d’eux tu acquerras l’intelligence et l’art de répondre en temps voulu. » (Si 8, 9)
Pour conclure, il a exhorté à « réveiller le sens collectif de la gratitude, de l’appréciation, de l’hospitalité » : « les personnes âgées sont des hommes et des femmes, des pères et des mères qui ont été avant nous sur notre route, dans notre maison, dans notre bataille quotidienne pour une vie digne. Ce sont des hommes et des femmes de qui nous avons beaucoup reçu », a-t-il rappelé.