"Faire ma part le mieux possible et laisser le Seigneur faire le reste"

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Par Domenico Giani, commandant de la Gendarmerie vaticane

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« Faire jusqu’au bout, en cherchant à la faire le mieux possible, ma part de serviteur inutile et laisser le Seigneur faire le reste » : c’est la devise de Domenico Giani, commandant de la Gendarmerie vaticane.

Domenico Giani, 52 ans, à la tête du Corps de gendarmerie depuis 2006, évoque son service dans un entretien publié sur « Polizia Moderna », mensuel officiel de la police italienne.

Je protège le Vicaire du Christ sur la terre

Il témoigne de son « prestigieux engagement professionnel, soutenu par sa foi » : « Je sers un idéal qui, pour un croyant comme moi, est le plus élevé de tous. Je protège le Vicaire du Christ sur la terre. C’est un devoir auquel on se donne de manière encore plus totale. Je le perçois comme un honneur et une joie qui compensent tous les sacrifices même au risque de la vie. »

Domenico Giani se dit « serein dans [sa] manière de travailler » : « Je sais que les desseins supérieurs du Seigneur guident toute chose. Ma devise est donc celle-ci : faire jusqu’au bout, en cherchant à la faire le mieux possible, ma part de serviteur inutile et laisser le Seigneur faire le reste. »

Il explique la mission des gendarmes, « chargés de la sécurité » du pape : « Nous devons tout faire pour qu’il puisse continuer d’exercer son ministère comme il le veut et comme il le croit… Le Saint-Père n’entend pas abandonner le style de son pontificat, fondé sur la proximité. C’est-à-dire sur la rencontre directe avec le plus grand nombre possible de personnes. »

A une époque où « même le Vatican n’est pas à l’abri de la violence », Domenico Giani prend le parti de « se confier à la Providence », en faisant « [sa] part le mieux possible ».

L’estime d’autorités islamiques pour le pape

Il évoque aussi les menaces lancées par daesh contre l’Italie et le Vatican : « la menace existe… Mais (…) pour le moment, je peux dire que nous n’avons pas connaissance de plans d’attaque contre le Vatican ou le Saint-Père ». Le niveau d’attention reste cependant « constamment élevé, toujours adapté aux circonstances », précise-t-il.

Si le pape François est « bien conscient de la menace qui pèse sur sa personne », sa « seule préoccupation est pour les fidèles », ajoute Domenico Giani : « Le Vatican est un lieu où tous les jours transitent des dizaines de milliers de personnes, entre les visites de la Basilique et des musées, les audiences. [Ces visiteurs] doivent se sentir détendus et en sécurité. »

Il salue la « collaboration excellente » entre la gendarmerie vaticane et la Police nationale italienne ainsi qu’avec des services secrets d’autres pays, à travers Interpol dont elle fait partie depuis 2008.

Dans le cadre de ces relations, même des pays islamiques font parvenir « des témoignages d’estime et d’admiration pour le Saint-Père » : « Je peux dire qu’aujourd’hui le pape est vu et respecté par l’Islam comme l’autorité morale la plus influente au monde. Et cela, de la part d’autorités religieuses comme d’autorités civiles. D’ailleurs, je crois que le grand respect que le pape François manifeste pour toutes les religions est évident. »

Organisation de la gendarmerie vaticane

Actuellement, 130 gendarmes sont au service du Vatican et une vingtaine « ont reçu un entraînement spécial qui les rend aptes à intervenir rapidement dans des actions anti-terroristes ». Les gendarmes disposent « d’un Centre opérationnel de haut niveau technologique doté, entre autres, de milliers de caméras de surveillance ».

Pour entrer dans le Corps de la gendarmerie, les candidats doivent participer à un concours : « Il y a des prérequis nécessaires. Il faut avant tout être un bon chrétien et aimer l’Église. Ensuite, être diplomate et mesurer au moins 1,78 mètre. Il n’est pas obligatoire d’avoir été militaire, mais cela donne un point supplémentaire. Au dernier concours, où vingt postes étaient en jeu, environ un millier de jeunes se sont présentés. »

Domenico Giani fait aussi état des bonnes relations entre les gendarmes et les gardes suisses, soulignant leur différence de mission : « Les gardes suisses, qui sont 110, ont le devoir de défendre la personne du Saint-Père et ses résidences. La gendarmerie a le devoir de s’occuper de l’ensemble de la sécurité de l’État pontifical, ainsi que des déplacements du Saint-Père. Elle exerce en plus les fonctions de police judiciaire. »

Avec une traduction de Constance Roques

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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