Au terme de la visite du pape François au Conseil de l’Europe, mardi, 25 novembre, c’est Anne Brasseur, Luxembourgeoise, présidente de l’Assemblée parlementaire, qui a conclu par un discours prononcé en français.
Mme Brasseur a exprimé au pape la reconnaissance du Conseil : « notre organisation vous est infiniment reconnaissante de lui avoir livré vos réflexions et d’avoir posé des questions justes à l’Europe sur notre vigueur, notre idéalisme, notre esprit de curiosité et d’entreprise ».
Elle a salué son engagement « pour défendre les valeurs qui sont à la base de la Convention européenne des Droits de l’Homme, valeurs qui unissent tous les Européens », citant particulièrement la nécessité de combattre la « globalisation de l’indifférence », souvent dénoncée par le pape.
« Nous apprécions particulièrement votre engagement en faveur des migrants et des personnes les plus vulnérables », a-t-elle ajouté. Dans son allocution, le pape avait souligné les défis du monde contemporain, « à commencer par l’accueil des migrants, qui ont besoin d’abord et avant tout de l’essentiel pour vivre, mais principalement que leur dignité de personnes soit reconnue ».
« Dès qu’il s’agit de réformer, il faut de la volonté, de la persuasion et de la persévérance pour vaincre les résistances », a poursuivi Mme Brasseur, évoquant à titre d’exemple la journée internationale contre la violence à l’égard des femmes, célébrée le 25 novembre : « nous constatons que nous avons encore un long chemin à parcourir pour obtenir une égalité effective [entre hommes et femmes], non seulement proclamée en droit, mais vécue et mise en œuvre par ceux qui ont la responsabilité de nos institutions ».
Selon des chiffres publiés par les Nations-Unies, aujourd’hui « 35% des femmes et filles sont exposées à une forme de violence physique et/ou sexuelle au cours leur vie et 7 femmes sur 10 sont victimes d’abus dans certains pays ». On estime « que plus de 30 millions de filles âgées de moins de 15 ans risquent de subir des mutilations génitales féminines et que plus 130 millions dans le monde en ont été victimes ».
Soulignant la « dimension religieuse du dialogue interculturel », Anne Brasseur a remercié le pape pour sa proposition « de créer une nouvelle agora comme plate-forme de dialogue et d’échange » : « Ce dialogue est plus important que jamais alors que certains prêchent la violence et justifient les plus graves atteintes aux droits de l’homme en se fondant sur la croyance, ce qui discrédite des communautés et des cultures entières ainsi que l’essence même de la religion », a-t-elle fait observer.
Enfin, la parlementaire a salué le rôle du pape Jean-Paul II dans la chute du Mur de Berlin, il y a 25 ans : « Aujourd’hui il existe encore de nombreux murs à travers le monde… Ce sont non seulement des murs en béton mais, ce qui est peut-être plus grave encore, ce sont des murs dans nos esprits. Ensemble nous devons les détruire et empêcher qu’émergent de nouvelles divisions ».