Derrière chaque papier de comptabilité, « il y a une histoire, il y a des visages », souligne le pape François qui appelle les comptables à « trouver des solutions pour les situations bloquées » car la dignité humaine doit toujours prévaloir « sur les rigidités de la bureaucratie ».
Le pape François a reçu les quelque 7.000 participants au Congrès mondial des comptables (WCOA) 2014, ce vendredi matin, 14 novembre, en la salle Paul VI du Vatican.
Organisé du 10 au 14 novembre par la Fédération internationale des comptables (IFAC), ce congrès, qui a lieu tous les quatre ans, avait pour thème : « Une vision sur 2020 : apprendre du passé, construire l’avenir ». Il réunissait plus de 130 organisations et institutions.
« Le contexte socio-économique actuel pose de façon pressante la question du travail », a fait observer le pape en dénonçant les emplois précaires, le chômage, le développement du travail au noir.
Derrière chaque papier, un visage
Il a invité les conseillers financiers à « jouer un rôle positif, constructif » dans leur travail quotidien, sans se replier sur leurs « propres intérêts » mais en visant « le bien commun ».
Et surtout, à ne pas oublier que « derrière chaque papier, il y a une histoire, il y a des visages » : il s'agit de « trouver avec créativité des solutions pour les situations bloquées » car la dignité humaine doit toujours prévaloir « sur les rigidités de la bureaucratie ».
Cette attitude est possible « en puisant chaque jour dans la prière et la Parole de Dieu la force de faire son devoir avec compétence et sagesse et la force "d'aller au-delà", à la rencontre des personnes en difficulté », a ajouté le pape.
Car ce sont « les problèmes des plus faibles et des plus pauvres » que les experts comptables sont appelés à affronter en priorité, « avec courage » et en agissant toujours « avec responsabilité, loyauté, justice et si possible, fraternité ».
Pour une éthique de l'économie
L’économie et la finance sont des dimensions de l’activité humaine et à ce titre elles sont « occasions de rencontres, de dialogues, de coopération, de droits reconnus et de services rendus, de dignité affirmée dans le travail », a estimé le pape.
Mais pour développer ces aspects il faut « toujours mettre l'homme au centre », car si l'argent devient la finalité des activités, « la logique utilitariste et du profit prend le pas sans respecter les personnes ».
Le pape a exhorté à « faire des choix qui favorisent le bien-être social et économique de l’humanité entière » : « Il ne suffit pas de donner des réponses concrètes à des questions économiques et matérielles; il faut cultiver une éthique de l’économie, de la finance et du travail », a-t-il insisté.
Il a donné pour conclure deux valeurs à promouvoir : la solidarité et la subsidiarité, deux principes qui s'exercent « en harmonie » et qui permettent à tous les processus d'être « au service de l'homme ».