Le Prix 2014 pour la liberté « Shahbaz Bhatti Freedom », a été décerné au pape François par l’Alliance évangélique mondiale, jeudi 6 novembre, au Vatican, pour son engagement en faveur de la paix dans le monde.
Le pape a en effet reçu une délégation de l’Alliance évangélique mondiale (AEM), qui regroupe 128 Églises nationales et une centaine d’organisations représentant globalement quelque 600 millions de chrétiens évangéliques.
C’est le secrétaire général de l’AEM, Geoff Tunnicliffe, qui a remis au pape le Prix annuel. Il exprime son émotion au micro de Radio Vatican : « Shahbaz Bahtti était un de mes amis très chers. Il se battait en faveur des minorités. Il cherchait un dialogue sur la loi sur le blasphème » au Pakistan.
Ministre pakistanais pour les minorités du Pakistan, Shahbaz Bhatti était catholique. Il a été assassiné mercredi 2 mars 2011 par des hommes qui ont criblé de balles sa voiture alors qu’il sortait de sa résidence, à Islamabad.
Geoff Tunnicliffe raconte sa dernière rencontre avec Shahbaz Bhatti : « Nous dînions ensemble et il m’a dit que la semaine précédente, le chef des talibans au Pakistan l’avait appelé en lui disant : “Arrête de faire ton travail. Tu es le numéro un sur notre liste : nous allons te tuer”. Shahbaz Bhatti était l’unique ministre à ne pas avoir de voiture blindée à disposition… Quand je suis rentré chez moi, j’ai lu un mail de Shahbaz, le dernier qu’il m’a envoyé : une heure après il était assassiné pour ses principes. »
Ce fut la genèse du Prix Shahbaz Bhatti Freedom : « Nous avons décidé de promouvoir des initiatives pour la paix et d’introduire un prix annuel en sa mémoire, remis à ceux qui s’engagent pour la liberté, pour la paix et pour les persécutés. Cette année nous avons voulu le remettre au pape François car tout son travail montre qu’il est une personne de paix. »
Faisant échos aux paroles du pape lors de la rencontre, il note que « dans le monde, de plus en plus de communautés catholiques, d’évêques catholiques, travaillent plus étroitement avec la communauté évangélique sur des questions de grande préoccupation sociales auxquelles nous sommes confrontées ».
Évoquant la situation au Moyen-Orient, il souligne : « C’est un de ces moments de l’histoire où nous devons agir tous ensemble au nom de ceux qui souffrent ».
