En matière d'immigration, le Vatican invite à sortir de la « logique binaire stérile » qui oppose le « citoyen à l’étranger, les personnes en situation régulière aux personnes en situation irrégulière ».

Le cardinal Antonio Maria Veglio, président du Conseil pontifical pour les migrants et les personnes en déplacement, est intervenu lors de la conférence sur "Le défi culturel des migrations : risques et opportunités", organisée à l’université pontificale grégorienne les 27 et 28 octobre 2014. L’Osservatore Romano rapporte des extraits de son intervention.

« Migrants » n’est pas synonyme d’« intrus » ou d’« irréguliers », a-t-il rappelé, invitant à dépasser cette « logique stérile de concepts binaires » qui oppose le « citoyen à l’étranger, les personnes en situation régulière aux personnes en situation irrégulière, le natif à celui qui vient d’ailleurs ».

Pour l’Eglise, les migrations sont une puissante « force de transformation » capable de promouvoir « la diversité culturelle » et même de « changer les dimensions géographiques, économiques et sociales de toute la planète ». A l’intérieur de l’Eglise, la présence des migrants peut « solliciter un nouvel enthousiasme dans les communautés chrétiennes ».

Plutôt que des « mécanismes de défense vis-à-vis d’autres identités ou cultures », le cardinal a plaidé pour l’adoption « de nouvelles chaines de solidarité contre l’exclusion et la misère », dans « un vrai esprit de dialogue et d’enrichissement mutuel ».

Le premier pas est de considérer que les migrants sont avant tout des « êtres humains » et « de les accompagner et les impliquer dans le processus de décision qui touche leurs vies », car « être solidaire signifie assumer la responsabilité de celui qui se trouve dans des situations difficiles ».

Les « divers problèmes de nature sociale, économique, politique, culturelle et religieuse » soulevés par le phénomène migratoire exigent « une sensibilité particulière et des gestes concrets » de la part de tous, a insisté le cardinal.

Dans la lignée de la lettre circulaire "Douleur et préoccupations" qui il y a un siècle (6 décembre 1914), demandait aux diocèses italiens d’instituer une Journée annuelle de sensibilisation en faveur des émigrés italiens, l’Eglise propose encore aujourd’hui une vision « à la fois commune et respectueuse des diversités ».

Il s’agit d’aider les personnes émigrées à la fois à « entretenir la flamme de leur appartenance à leurs communautés d’origine » et à « apporter leur contribution au développement des pays qui les accueillent ».

Avec une traduction de Zenit