Pour le Saint-Siège, lutter contre le réchauffement climatique est « une question de justice et de respect », une question qui doit provoquer « une révision profonde et clairvoyante des modes de vie ».
Il souligne aussi le lien intrinsèque entre « respect de l’écologie de l’environnement » et « respect de l’écologie humaine », qui se conditionnent mutuellement.
Le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin est intervenu au Sommet sur le Climat 2014 qui a eu lieu hier, 23 septembre, dans le cadre de la 69e session de l’Assemblée générale des Nations-Unies.
Réveiller les consciences
Il a fait observer que le bouleversement climatique soulevait non seulement « des considérations scientifiques, environnementales et socio-économiques », mais aussi « éthiques et morales », car il touchait « en particulier les plus pauvres ».
Lutter contre le réchauffement climatique est donc « une question de justice, de respect et d’équité, une question qui doit réveiller les consciences ».
Pour le Saint-Siège, la communauté internationale a « l’impératif moral d’agir » face à « un problème qui a de graves conséquences pour les secteurs les plus vulnérables de la société » : « tous ont la responsabilité de protéger la création pour le bien des générations actuelles et futures ».
En outre, a-t-il rappelé, la cause principale du problème étant probablement « une augmentation de la concentration du gaz à effet de serre due à l’activité humaine », cela nécessite « une analyse précise de l’impact des actions humaines » et « une forte volonté politique et économique de la part de la communauté internationale ».
Le Saint-Siège note « une prise de conscience croissante de l’interdépendance de la grande famille humaine » : « Il n’y a pas de frontières politiques, de barrières ou de murs derrière lesquels on puisse se cacher pour se protéger contre les effets du réchauffement climatique. »
Mais « les actions entreprises jusqu’à présent étaient trop souvent marquées par la prédominance des intérêts particuliers sur le bien commun » ou par « le manque de confiance des participants », a dénoncé le cardinal Parolin en plaidant pour « une réponse collective fondée sur une culture de solidarité, de rencontre et de dialogue ».
Révision des modes de vie
Il s’agit en particulier de promouvoir « le partage des technologies et des savoir-faire » : « les bases technologiques et opérationnelles nécessaires sont déjà disponibles ou à notre portée », a-t-il affirmé en appelant notamment « une révision profonde et clairvoyante des modes de vie, afin de corriger les nombreux dysfonctionnements et les déséquilibres ».
En effet, « un changement de culture authentique est nécessaire », et il passe entre autres par « l’éducation des jeunes à la responsabilité envers la création et le développement intégral de tous les hommes ».
La Cité du Vatican, a précisé le cardinal Parolin, « entreprend des efforts importants pour réduire sa consommation de combustibles fossiles, grâce à la diversification de l’énergie ».
Préconisant « des activités d’innovation économique et technologique », il a fait observer qu’elles pourraient avoir « deux objectifs interdépendants : la lutte contre la pauvreté et l’allègement des effets du bouleversement climatique ».
Pour le Saint-Siège, « les forces du marché seules ne peuvent pas résoudre les crises interdépendantes du réchauffement climatique, de la pauvreté et de l’exclusion » car « ces questions qui concernent la dignité humaine des individus et des peuples ne peuvent être réduites à de simples problèmes techniques ».
Le cardinal a conclu en soulignant que « la dégradation de la nature est directement liée à la culture humaine : le respect de l’écologie de l’environnement est une condition et est conditionnée par le respect de l’écologie humaine dans la société ».