« La paix au Moyen-Orient doit être fondée sur la justice pour tous les peuples. Elle ne doit pas être imposée de l’extérieur, mais doit venir de l’intérieur », déclare le cardinal Maradiaga.
Le cardinal Oscar Rodríguez Maradiaga, S.D.B., président de Caritas Internationalis, a ouvert les travaux de la réunion de crise des Caritas du Moyen-Orient, en cours du 15 au 17 septembre 2014 au Vatican.
« Nous nous rencontrons en des temps tragiques », a-t-il déclaré, évoquant « la plus grande crise humanitaire à laquelle le monde doit faire face depuis la Seconde Guerre mondiale », sur fond « d’exode des chrétiens du Moyen-Orient ».
Le cardinal a dénoncé en particulier « un nettoyage ethnique et religieux en Irak et en Syrie orientale », « un demi-million d’enfants privés d’école » à cause des destructions dans la bande de Gaza, « plus de 1,3 millions d’Irakiens forcés de quitter leurs maisons » et « 13 millions de Syriens dans une situation humanitaire désespérée ».
Face à ces crises, les Caritas Syrie, Liban, Jordanie, Turquie, Jérusalem et Irak, soutenues par Caritas Internationalis, cherchent à accroître leur assistance humanitaire.
Mais le cardinal a fait observer que « l’aide humanitaire ne peut pas résoudre tous les problèmes ». Il faut aussi « s’engager dans un plaidoyer pour la paix ».
Il a souligné la responsabilité internationale : face à l’Occident qui « cherche à créer une alliance militaire » pour des actions en Syrie et en Irak, il a rappelé que « la violence n’est jamais la réponse ».
Le cardinal a cité le pape François s’adressant aux participants à la 28e Rencontre internationale « Hommes et religions » : « La guerre n’est jamais nécessaire, ni inévitable… On peut toujours trouver une alternative : la voie du dialogue, de la rencontre et de la recherche sincère de la vérité. ».
Dans un message lors de l’audience générale de mercredi dernier, le pape expliquait à nouveau : « l’Église affronte la haine par l’amour; elle vainc la violence par le pardon; elle répond aux armes par la prière ! »
Des attitudes qui représentent, pour le cardinal, « des instruments plus puissants que les armes », même si elles demandent plus de « courage » que pour faire la guerre.
Invitant tous les hommes de bonne volonté à « s’engager dans une prière pour la paix, continue et dans le monde entier », il a aussi plaidé pour « des négociations régionales » : « La paix au Moyen-Orient doit être fondée sur la justice pour tous les peuples. Elle ne doit pas être imposée de l’extérieur, mais atteinte de l’intérieur. »
Enfin, le cardinal a exhorté les gouvernements qui alimentent les guerres en fournissant armes et munitions à « accepter une cessation totale des transferts d’armes » au Moyen-Orient et à réserver leurs financements pour aider la population souffrante.