Les racines et les ailes des jeunes

Le pape en visioconférence avec les 5 continents

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« L’avenir est dans les mains des jeunes », affirme le pape, mais ces derniers doivent avoir « des ailes et des racines » : des ailes « pour rêver, pour créer » et des racines avec « l’héritage de sagesse » des plus âgés.

Le pape François a reçu les participants à la rencontre mondiale des directeurs de Scholas Occurentes, une organisation éducative née en Argentine et ayant son siège au Vatican, hier après-midi, 4 septembre 2014, en la Salle du synode.

Durant la rencontre, le pape a dialogué en visioconférence avec des étudiants de cinq pays des cinq continents – Salvador, Turquie européenne (Istanbul), Israël, Afrique du sud et Australie – à l’occasion du lancement d’une plate-forme virtuelle pour favoriser les échanges entre étudiants et écoles du monde.

Avancez, les jeunes !

« Avancez, les jeunes ! J’aime ce que vous dites et ce que vous faites ! N’ayez pas peur ! », les a encouragés le pape en espagnol, exhortant à « construire des ponts de paix », à « communiquer », à « montrer ses valeurs et à les partager ».

« Vous avez beaucoup dans le cœur et vous pouvez réaliser beaucoup de choses… Communiquez-les pour que d’autres s’en inspirent et écoutez ce que les autres vous disent. Et dans cette communication, personne ne commande mais tout fonctionne ! C’est la spontanéité de la vie, c’est dire oui à la vie ! », a-t-il ajouté.

La jeunesse a besoin de trois piliers, a-t-il estimé : « l’éducation, le sport et la culture : le sport sauve de l’égoïsme car il apprend à jouer en équipe… il est important de travailler en équipe, d’étudier en équipe et de marcher sur le chemin de la vie ensemble, en équipe ».

Nous voulons la paix !

Le pape les a également invités à faire un choix entre « deux choses opposées » : « construire des ponts ou élever des murs… les murs séparent, divisent ; les pont rapprochent ».

De même, « il existe une communication qui détruit. Faites bien attention ! Quand des groupes cherchent la destruction, cherchent la guerre et qu’ils ne savent pas travailler en équipe, défendez-vous ensemble, en équipe, en groupe ».

« Les jeunes ne veulent pas la guerre, ils veulent la paix ! Et cela, vous devez le crier du fond du cœur, du dedans : « Nous voulons la paix ! » », a poursuivi le pape.

Des racines et des ailes

« L’avenir est dans vos mains », a-t-il souligné en invitant à « le rendre meilleur » : « L’avenir est dans ton cœur, il est dans ton esprit et il est dans tes mains ! Si tu sens bien, si tu penses bien et si tu avances avec ces bons sentiments, l’avenir sera meilleur. L’avenir est chez les jeunes ! »

Mais ces jeunes doivent avoir deux attributs : « des ailes et des racines : des ailes pour voler, pour rêver, pour créer ; et des racines en recevant des personnes âgées la connaissance que seuls les plus grands peuvent [leur] donner ».

Ainsi, a ajouté le pape, « rêvez d’un avenir en volant, mais n’oubliez pas l’héritage de sagesse, culturel et religieux, que vous ont laissé les personnes âgées. Avancez, courageusement ! Construisez l’avenir ! »

Ne pas laisser un enfant seul

Le pape a conclu son dialogue par un discours improvisé, citant le proverbe africain « Pour éduquer un enfant, il faut un village » : cela implique de « ne pas laisser seuls les enfants ».

Aujourd’hui, a-t-il déploré, l’enfant est « abandonné… il y a la famille, il y a l’école, il y a la culture, mais l’enfant est seul parce que le pacte éducatif est rompu !…Il est nécessaire de reproposer un pacte éducatif ».

La société « ne peut pas laisser un enfant seul, dans la rue, sans protection, à la merci d’un monde dans lequel prévaut le culte de l’argent, de la violence et du rejet », a insisté le pape.

Les jeunes en valent la peine

Les jeunes et les personnes âgées sont en effet « les plus exposés dans une culture où on jette ce qui ne sert pas » : « On rejette les enfants parce qu’on ne les éduque pas ou qu’on ne veut pas d’eux. On rejette les personnes âgées » et on rejette la génération des jeunes qui se retrouve « sans travail ».

Pour échapper à « la délinquance et aux dépendances », les enfants et les jeunes « ont besoin d’un environnement adéquat, un lieu de vie qui soit réellement humain, où soient satisfaites les conditions d’un développement personnel harmonieux ».

Le pape a donc invité à créer un « réseau fort de liens réellement humains », un « village humain, toujours plus humain, qui offre aux enfants un présent de paix et un avenir d’espérance ». Il « vaut la peine de travailler sans s’arrêter » pour eux, a-t-il conclu.

Avec une traduction de Constance Roques

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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