Le chrétien ne doit « jamais perdre le contact avec la réalité » : au contraire, « en présence d’une culture dominante qui met à la première place l’apparence, le défi consiste à choisir et à aimer la réalité », déclare le pape François.
A l’occasion de la 35e édition du Meeting pour l’amitié entre les peuples, qui a lieu du 24 au 30 août, le pape François a fait parvenir un message à Mgr Francesco Lambiasi, évêque de Rimini, par l’intermédiaire du cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin.
L'Eglise de l'Evangile, en sortie
Le pape envoie ses « salutations cordiales et sa bénédiction » et propose également des réflexions « comme contribution à la semaine du Meeting », intitulé cette année « Vers les périphéries du monde et de l’existence. Le destin n’a pas laissé l’homme seul ».
Il salue ce thème, qui fait « écho à sa constante sollicitude » : « Une Église "qui sort" est la seule qui soit possible selon l’Évangile ».
En outre, souligne-t-il, la deuxième partie du thème – « Le destin n’a pas laissé l’homme seul » – rappelle que « le chrétien n’a pas peur de se décentrer, d’aller vers les périphéries, parce que son centre est en Jésus-Christ » qui « libère de la peur » : « Ce n’est pas nous qui sauvons le monde, c’est Dieu seul qui le sauve. »
Ainsi, en sa compagnie, le croyant peut « avancer n’importe où en sécurité, même à travers les moments sombres de la vie, sachant que, partout, le Seigneur [le] précède toujours de sa grâce ».
Garder le regard fixé sur l'essentiel
Le pape met en garde contre « le grand risque » actuel de « vivre une tristesse individualiste, isolée » et de « mettre son espérance dans des sécurités économiques ou dans le pouvoir ou le succès purement terrestre ».
Pour y remédier, il invite à « un retour à l’essentiel qu’est l’Évangile de Jésus-Christ », en mettant en lumière deux attentions particulières : tout d'abord, « ne jamais perdre le contact avec la réalité ».
Au contraire, le chrétien est appelé « à aimer cette réalité. Cela fait aussi partie du témoignage chrétien : en présence d’une culture dominante qui met à la première place l’apparence, ce qui est superficiel et provisoire, le défi consiste à choisir et à aimer la réalité ».
Le pape invite aussi « à garder toujours le regard fixé sur l’essentiel » : « les problèmes les plus graves apparaissent quand le message chrétien est identifié avec des aspects secondaires qui n’expriment pas le cœur de l’annonce », explique-t-il.
« Un monde qui se transforme si rapidement requiert des chrétiens qu’ils soient disponibles pour chercher des modes de communication de la nouveauté pérenne du christianisme dans un langage compréhensible », ajoute le pape. Quitte à « ralentir le pas, renoncer aux urgences pour accompagner celui qui est resté sur le bord de la route » (Evangelii gaudium, 46).
Avec une traduction de Constance Roques