« Non plus esclaves, mais frères » : c’est le thème choisi par le pape François pour la 48e Journée mondiale de la paix, qui sera célébrée le 1er janvier 2015.
Le pape consacre en effet son deuxième message pour la Journée de la paix au « phénomène abominable de l’esclavage » qui « porte un coup mortel à la fraternité universelle » et représente « une terrible plaie ouverte dans le corps de la société contemporaine ».
Dans un communiqué publié ce 21 août 2014, le Conseil pontifical « Justice et Paix » rappelle que le premier message du pape était consacré à la fraternité : « La fraternité, fondement et route pour la paix » (47e Journée mondiale de la paix, 1er janvier 2014).
« Tous les êtres humains sont frères et sœurs avec une égale dignité » car ils sont « tous des fils de Dieu », souligne la note. Mais « l’esclavage porte un coup mortel à cette fraternité universelle et, par conséquent, à la paix. En effet, pour qu’il y ait la paix, il faut que l’être humain reconnaisse dans l’autre un frère qui a une égale dignité ».
Le dicastère fait observer que l’esclavage n’est pas seulement « un fait du passé » : « Le phénomène abominable de l’esclavage prend aujourd’hui dans le monde des formes multiples : le trafic des êtres humains, la traite des migrants et de la prostitution, le travail forcé, l’exploitation de l’homme par l’homme, la mentalité esclavagiste vis-à-vis des femmes et des enfants. »
« Ces plaies font l’objet d’une honteuse spéculation de la part d’individus et de groupes qui profitent des nombreux conflits en cours dans le monde actuel, de la crise économique et de la corruption », dénonce-t-il : « L’esclavage est une terrible plaie ouverte dans le corps de la société contemporaine ; c’est une très grave blessure dans la chair du Christ ! »
Afin de contrecarrer ce phénomène, le Saint-Siège appelle à « reconnaître l’inviolable dignité de chaque personne humaine, à affirmer avec force la fraternité – qui comporte l’exigence de surmonter l’inégalité selon laquelle un homme peut assujettir un autre homme – et à promouvoir un engagement de proximité et de gratuité pour un chemin de libération et d’inclusion de tous ».
Cette tâche « requiert l’engagement du monde de l’information, de l’éducation et de la culture pour une société renouvelée et fondée sur la liberté, la justice et la paix », ajoute-t-il.
La Journée mondiale de la paix a été instituée par le pape Paul VI. Traditionnellement, le Message du pape est transmis aux Églises particulières et aux chancelleries, marquant aussi « l’orientation diplomatique du Saint-Siège au seuil d’une nouvelle année », conclut le communiqué de Justice et Paix.
Déjà en 2014, le Saint-Siège a agi en ce sens : un accord historique mondial pour « l’éradication de l’esclavage moderne et de la traite des personnes à travers le monde d’ici à 2020 », a été signé au Vatican le 17 mars (cf. Zenit du 17 mars 2014). Cet accord sans précédent entre des représentants de grandes religions inaugure un « Réseau de Liberté mondial » (Global Freedom Network, GFN).