Le pape François a reçu le cardinal Fernando Filoni, son envoyé personnel en Irak, dès son retour, ce jeudi 21 août, au Vatican.
Le cardinal vient en effet de rentrer hier d’une mission d’une semaine en Irak : « Cela a été très beau car le pape a voulu tout de suite m’accueillir, à peine rentré. Cela montre sa sensibilité », souligne-t-il au micro de Radio Vatican.
L’écoute attentive du pape
« Il souhaitait connaître directement de moi tout ce que j’avais vu et entendu lorsque j’ai rendu visite aux chrétiens et aux yézidis. Il m’a laissé parler longuement et a pris à coeur toutes les situations dont je lui ai parlé. Il a appris avec plaisir les lignes de conduite de l’Église locale. Il était très attentif à ce que je lui disais », ajoute le cardinal.
Il rappelle que sa mission « était avant tout humanitaire » : « il n’y a pas eu de questions politiques ». Il s’agissait d’apporter l’aide concrète du pape et de « donner une parole d’espérance, de confiance, d’encouragement, de dire à ces frères et sœurs : “vous êtes toujours au centre de notre attention” ».
« Partout où je suis allé, les autorités civiles – que ce soit celles d’Irak, du président de la République, celles du Kurdistan irakien, le président et le premier ministre – m’ont assuré de leur proximité, de leur aide, de leur solidarité », rapporte le cardinal dans les pages de L’Osservatore Romano.
« Ils m’ont dit qu’ils sont entièrement engagés dans la défense des chrétiens, partie intégrante de la mosaïque de cette terre… cela doit ensuite être traduit concrètement dans une réalité où très souvent, la vie quotidienne, pour les chrétiens également, devient difficile », souligne-t-il.
Témoignage de foi des Irakiens
Le cardinal rend hommage au « témoignage de foi extraordinaire » des communautés d’Irakiens chrétiens : « Face à des situations où il aurait été facile de tromper ceux qui leur demandaient de renier la foi, pour rester sur sa propre terre, ou bien d’accepter de petits compromis avec les djihadistes, ces personnes ont choisi de rester fidèles à leur foi. Elles ont préféré tout abandonner, tout perdre, plutôt que la foi elle-même. »
Le cardinal met l’accent sur « l’urgence » d’assister ces familles réfugiées, au moment le plus chaud de l’année (les températures montent jusqu’à 48°C). Ces « frères et sœurs dispersés » ont « besoin de sentir la solidarité de l’Église, faite non seulement de paroles, ou de dons » mais aussi « d’affection, de proximité, de soutien », précise-t-il.
De la part de la communauté internationale, les minorités attendent que leurs villages soient libérés et sécurisés pour pouvoir y retourner et « reprendre une vie normale » : « c’est leur espérance, et c’est aussi la mienne », déclare le cardinal.
Il fait part de son espérance : « le fait même que le Saint-Père ait voulu envoyer son représentant personnel a attiré l’attention d’un grand nombre de chancelleries du monde sur la situation des chrétiens et de la minorité yézidie ».