« Le Saint-Siège est toujours ouvert aux contacts, parce qu’il a une véritable estime pour le peuple chinois », affirme le pape François en répondant aux questions des journalistes dans l’avion de Séoul à Rome, au terme de cinq jours de voyage apostolique en Corée du Sud (13-18 août).
Nous avons publié précédemment les déclarations du pape concernant la situation irakienne et la Terre Sainte.
Alors que l’avion survolait l’espace aérien chinois, le pape a affirmé que « le Saint-Siège est toujours ouvert aux contacts, toujours, parce qu’il a une véritable estime pour le peuple chinois ».
Durant le vol aller, de Rome à Séoul, le 13 août, le pape François avait adressé historique à la Chine, envoyant ses bénédictions au peuple chinois : pour la première fois de l’histoire en effet, l’avion du pape a pu survoler la République populaire de Chine, avec l’autorisation de Pékin (cf. Zenit du 14 août 2014).
Le pape a raconté lui-même devant les journalistes : « À l’aller, au moment d’entrer dans l’espace aérien chinois, j’étais dans le cockpit avec les pilotes et l’un d’eux m’a montré un registre et il m’a dit : « Dans dix minutes, nous entrons dans l’espace aérien chinois, nous devons demander l’autorisation : on la demande toujours… c’est normal, on demande à chaque pays »… et j’ai entendu comment on demandait l’autorisation, comment on répondait… Et le pilote a dit : « Maintenant, il faut envoyer le télégramme ». »
« Ensuite, a ajouté le pape, je les ai laissés, je suis retourné à ma place et j’ai beaucoup prié pour ce beau et noble peuple chinois, un peuple sage… je pense aux grands sages chinois, une histoire de science, de sagesse… Les jésuites aussi : nous avons une histoire là-bas, avec le P. Matteo Ricci… Et tout cela me revenait à l’esprit. »
Le pape a aussi confié son désir d’aller en Chine : « Mais bien sûr, demain ! Nous respectons le peuple chinois, l’Église demande seulement la liberté de faire son métier, son travail, aucune autre condition. »
Pour examiner « le problème chinois », il s’est référé à la « Lettre essentielle adressée aux Chinois par le pape Benoît XVI (30 juin 2007). Cette Lettre reste d’actualité. Cela fait du bien de la relire ».
Dans cette lettre, Benoît XVI assurait de la disponibilité du Saint-Siège à dialoguer avec les autorités civiles de la Chine et rappelait la position de l’Église sur la liberté religieuse : « La solution des problèmes existants ne peut être recherchée à travers un conflit permanent avec les Autorités civiles légitimes; dans le même temps, une complaisance envers ces mêmes Autorités n’est cependant pas acceptable quand ces dernières interfèrent de manière indue dans des matières qui concernent la foi et la discipline de l’Église. »
Devant les évêques d’Asie, réunis au sanctuaire de Haemi en Corée, le pape François a appelé, sans les nommer, les pays d’Asie avec lesquels le Saint-Siège n’a pas encore de pleines relations diplomatiques « à promouvoir un dialogue au bénéfice de tous » : un dialogue qu’il veut « fraternel », « de cœur à cœur » (cf. Zenit du 17 août 2014).
Le Saint-Siège et la Chine n’ont pas de relations diplomatiques depuis les années 1950, rappelle Eglises d’Asie (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris : « Après la prise du pouvoir par les communistes sur le continent en 1949, Mgr Riberi, internonce en Chine, fut expulsé en 1951 par le régime de Mao Zedong. L’année suivante la nonciature était déménagée à Taipei. Après les années 1950/60 – persécutions pour l’Église en Chine populaire – la politique d’ouverture mise en œuvre par Deng Xiaoping à partir de 1979 a permis une reprise graduelle des contacts entre l’Église de Chine et l’Église universelle, sans pour autant que les relations entre le Vatican et Pékin s’améliorent du tout au tout. »
Dans un entretien publié le 5 mars par le Corriere della Sera, le pape François révélait qu’il avait écrit au président chinois Xi Jinping et que celui-ci lui avait répondu. « Nous sommes proches de la Chine. Il y a des relations. C’est un grand peuple que j’aime », ajoutait le pape (cf. Zenit du 5 mars 2014).
Le pape François évoque régulièrement la Chine (cf. Zenit du 12 mars 2014). Déjà lors du conclave qui l’a élu, il avait confié au cardinal chinois John Tong Hon, archevêque de Hongkong, combien « l’Église en Chine était présente en [son] cœur » (cf. Zenit du 11 avril 2013).
Avec une traduction de Constance Roques