Secourir les chrétiens et les autres minorités irakiennes victimes de la violence de « l’Etat islamique » est « un impératif moral » pour la communauté internationale, affirme Mgr Tomasi.
Mgr Silvano M. Tomasi, Observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU à Genève évoque au micro de Radio Vatican l’appel du pape François à l’ONU publié ce 13 août 2014 en faveur des populations irakiennes cibles des djihadistes.
Il souligne une expression « particulièrement importante » dans la lettre du pape : « la situation tragique ‘contraint la communauté internationale’ à agir : c’est un impératif moral, une nécessité », insiste-t-il.
Si le pape François ne précise pas quelles mesures doivent être adoptées, il donne cependant une indication en encourageant « tous les organes compétents des Nations Unies, en particulier ceux qui sont responsables de la sécurité, de la paix, du droit humanitaire et de l’assistance aux réfugiés, à continuer leurs efforts conformément au préambule et aux articles pertinents de la Charte des Nations Unies », fait observer l’archevêque.
Mgr Tomasi cite notamment l’article 42 de la Charte des Nations Unies : « Si le Conseil de sécurité estime que les mesures prévues à l’Article 41 seraient inadéquates ou qu’elles se sont révélées telles, il peut entreprendre, au moyen de forces aériennes, navales ou terrestres, toute action qu’il juge nécessaire au maintien ou au rétablissement de la paix et de la sécurité internationales. »
« Il pourrait y avoir des situations où un grand nombre de personnes se trouvent en danger : risque de génocide, risque de violation des droits humains fondamentaux. Dans ce cas, lorsque tous les autres moyens ont été tentées, l’article 42 justifie d’utiliser la force. Toute la force qui est nécessaire pour arrêter ce mal et cette tragédie », explique-t-il.
L’archevêque conclut en souhaitant que le cas irakien ne soit pas traité comme l’avait été celui du génocide rwandais (1994) : « Il y avait des réunions, des déclarations politiques, mais très peu d’action. Aujourd’hui chaque année nous commémorons les près d’un million de personnes tuées dans ce génocide, nous faisons une sorte de « mea culpa » en disant que nous n’avons rien fait d’efficace pour prévenir la mort de ces personnes innocentes. »