La famille spirituelle de S. Camille de Lellis fête le 400e anniversaire de sa mort, le 14 juillet 1614 et le pape a éoqué ce jubilé en l’invitant à être des Bons Samaritains.
Après l’angélus de ce dimanche 13 juillet, place Saint-Pierre, le pape a en effet déclaré: « Je salue maintenant avec affection tous les fils et filles spirituels de saint Camille de Lellis, qui, demain marque le 400e anniversaire de sa mort. »
L’Ordre des Camilliens – « serviteurs des malades » – a été fondé par saint Camille de Lellis (1550-1614), qui a passé sa vie au service des malades. Les camilliens font les trois voeux religieux de pauvreté, chasteté et obéissance, et un quatrième vœu, celui de soigner les malades, même contagieux, même au péril de leur vie. On les reconnaît à la croix rouge qu’ils portent cousue sur leur habit noir.La famille camillienne est aujourd’hi présente dans une quarantaine de pays.
« J’invite la famille camillienne, au sommet de cette année jubilaire, pour être un signe du Seigneur Jésus qui, en tant que Bon Samaritain, se penche sur les blessures du corps et de l’esprit de l’humanité souffrante, pour y verser l’huile de la consolation et le vin de l’espérance », a déclaré le pape.
Il a ajouté ce voeu: « Pour vous qui êtes rassemblés ici, place Saint-Pierre, ainsi qu’aux professionnels de la santé en service dans vos hôpitaux et centres de soins, je souhaite de grandir de plus en plus dans le charisme de la charité, nourri par le contact quotidien avec les malades. Et, s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. »
Saint Camille recomandait ceci à ses frères: »Rappelez-vous que les malades sont la pupille et le cœur de Dieu et que ce qui est fait à ces pauvres est fait à Dieu. »
Les Camilliens ont élu leur nouveau supérieur général, le père Leocir Pessini, 59 ans, le mercredi 18 juin, lors de leur chapitre général réuni à Rome.
Né au Brésil, à Santa Catarina, il était jusqu’ici surpérieur de la province brésilienne de l’ordre. Il est diplomé de philosophie et de théologie, et spécialisé dans l’éducation clinique pastorale, la théologie morale et la bioéthique. Il est l’auteur de plusieurs livres sur le thème de la bioéthique, de la pastorale de la santé et de l’humanisation des soins.
Le site en français des Camilliens rappelle que saint Camille est un saint italien du XVIème siècle, né à Bucchianico, dans les Abbruzes, le 25 mai 1550. Il était fils d’un officier militaire.
Orphelin à 18 ans et sans fortune il eut une jeunesse très dissipée, pervertie par la passion du jeu de cartes. Après avoir vécu une brève carrière militaire, un jour de malchance, il perd tout. En mendiant à la sortie d’une église il est embauché pour la construction d’un couvent de capucins.
Là, il prend conscience de sa vie sans issue et vit une conversion radicale vers Dieu, le 2 février 1575, à Manfredonia: « Je veux quitter le monde pour toujours et ne plus commettre de péché volontairement »; il demande son admission au monastère. Mais un ulcère à la jambe l’oblige à quitter les Capucins et à entrer à l’hôpital pour se faire soigner.
Il est frappé par la détresse des autres malades et s’engage comme infirmier. L’indifférence de ses collègues, des mercenaires ou repris de justice, vis-à-vis des malades le bouleverse. Il ressent le besoin de réunir autour du Crucifix des hommes qui partagent son amour des malades. Il est guidé, en cette démarche, par son père spirituel, saint Philippe Néri.
En prenant soin des malades, ce sont les plaies du Christ qu’il soigne. Sa charité rayonnante lui attire de jeunes disciples. Ces volontaires, qui se réunissent pour prier ensemble et rivalisent de tendresse envers les malades, constituent le noyau initial des Clercs Réguliers Ministres des Infirmes que l’on appellera par la suite les
« Camilliens » ou « Serviteurs des Malades ».
C’est en 1586 que le pape Sixte Quint reconnaît la Congrégation et autorise le port de la grande Croix rouge sur leur soutane. La mission de ces nouveaux religieux est « l’exercice des oeuvres spirituelles et corporelles de miséricorde envers tous les malades, tant dans les hôpitaux et prisons que dans les maisons privées, partout où il faudra. » Partout où se déclare une peste, il accourt ou envoie ses frères. Il finit par mourir d’épuisement à Rome, le 14 Juillet 1614.
Canonisé en 1746 par Benoît XIV, il est déclaré saint patron des hôpitaux et des malades en 1886 et proclamé saint patron des soignants en 1929. Paul VI en a fait le protecteur particulier du service de santé de l’armée italienne.
Il disait: « La musique que je préfère, c’est celle que font les pauvres malades lorsque l’un demande qu’on lui refasse son lit, l’autre qu’on lui rafraîchisse la langue ou qu’on lui réchauffe les pieds. »