« Ne les oubliez pas ! Que les marchands d’armes cessent d’armer les belligérants ! La guerre doit s’arrêter ! » : c’est, en substance, le message du pape François qui encourage les organisations caritatives catholiques à continuer de déployer leur action sur le terrain au service d’une population tragiquement éprouvée par trois ans de guerre.
Le pape François a tenu à rencontrer les représentants des organisations humanitaires catholiques réunis ce vendredi 30 mars, pour la seconde fois, au Vatican, sous les auspices du Conseil pontifical Cor Unum, autour notamment de son président, le cardinal Robert Sarah et du secrétaire, Mgr Giampietro Dal Toso, pour faire le point sur l’aide déployée et à déployer. C'était la seconde réunion de ce type après celle d'octobre 2013.
Pour en finir avec l'indifférence
Ont également participé à la rencontre le président de Caritas-Syrie, Mgr Antoine Audo, le cardinal Secrétaire d’Etat Pietro Parolin, le nonce apostolique en Syrie, Mgr Mario Zenari, et plusieurs responsables catholiques de la région.
Le pape ne s’est pas contenté de rencontrer les participants – en marchant avec eux, ce qui a revêtu un message très fort symboliquement - , il leur a aussi remis un message les mettant en garde contre le risque de « s’habituer » la crise syrienne, « d’oublier » les victimes de la guerre et de ses conséquences : la faim et les maladies. Il a dénoncé, comme à Lampedusa en juillet, la « mondialisation de l’indifférence ».
Il a tracé une feuille de route : « Les organismes caritatifs catholiques doivent, poursuivre leur action de paix et d’assistance humanitaire en lien avec les pasteurs et les communautés locales. Il faut trouver des formes de collaboration stables pour soutenir les Eglises locales et toutes les victimes de la guerre, sans distinction ethnique, religieuse ou sociale ».
Arrêtez le conflit
Il en appelle aux décideurs et à l’opinion publique pour que cesse le conflit, et donc pour des négociations immédiates : « La guerre détruit, tue et appauvrit les peuples et les pays. »
Il exprime sa préoccupation et celle de l’Eglise universelle notamment pour le sort des communautés chrétiennes du Moyen-Orient : « Le Christianisme doit pouvoir continuer à vivre là où se trouvent ses origines. »
Déjà, samedi dernier, 24 mai, depuis al Jordanie, le pape avait lancé un appel au cessez-le-feu et le respect du fdroit humanitaire en disant: « Je renouvelle mon appel le plus pressant pour la paix en Syrie », a-t-il poursuivi : « Que cessent les violences et que soit respecté le droit humanitaire, en garantissant l’assistance nécessaire à la population qui souffre ! »
Pour le pape, « la solution ne peut venir que du dialogue et de la modération, de la compassion pour celui qui souffre, de la recherche d’une solution politique et du sens de la responsabilité envers les frères ».
« Que tous abandonnent la prétention de laisser aux armes la solution des problèmes et que l’on revienne sur le chemin de la négociation », a-t-il insisté en dénonçant le commerce des armes qui alimente les conflits.
Pour conclure, il a formulé le souhait « que prévalent la raison et la modération... Que Dieu convertisse les violents et ceux qui ont des projets de guerre, que Dieu convertisse ceux qui fabriquent et vendent les armes, qu’il fortifie les cœurs et les esprits des artisans de paix et qu’il les récompense de ses bénédictions ».
Enfin, le cardinal Robert Sarah, envoyé spécial de Benoît XVI au Liban, en novembre 2012, avec une aide d’un million de dollars (Cf. Zenit du 7 novembre 2012) et qui dénonçait déjà, fin 2012, une situation extrêmement grave, s'est rendu en Jordanie, en février 2013, notamment auprès des réfugiés.
Il insiste, dans un entretien accordé à Radio Vatican, sur l’importance de promouvoir l’amour et la paix dans les cœurs.