Le Catholicos arménien de Cilicie, Aram Ier, vient rencontrer le Pape François au Vatican la semaine prochaine, annoncent les media du Vatican.
Le Catholicos de Cilicie est un représentant de l’Eglise apostolique arménienne, qui compte six millions de fidèles. Aram Ier est devenu Catholicos de Cilicie le 28 juin 1995. Il s’est déjà rendu deux fois au Vatican, pour rencontrer Jean-Paul II, en 1997, et Benoît XVI, en 2008.
Le pape a également reçu le 8 mai le patriarche suprême et Catholicos de tous les Arméniens, Karékine II, affirmant notamment que « l’œcuménisme de la souffrance et du martyre est un appel puissant à marcher sur la route de la réconciliation entre les Églises, avec détermination et dans un abandon confiant à l’action de l’Esprit ».
François et Grégoire
Aram Ier vient à Rome du 3 au 6 juin. Son programme prévoit un moment d’échange et de prière avec le pape François et une visite au Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, présidé par le cardinal Kurt Koch.
Il se recueillera également au tombeau de Pierre et devant la statue de saint Grégoire l’Illuminateur, le père de la foi en Arménie.
Une statue du grand saint arménien a été placée dans une niche extérieure de la basilique Saint-Pierre côté « Bras de Constantin »: tous les visiteurs qui se rendent ou à la boutique, ou à la coupole, ou aux grottes vaticanes, ou se rafraîchissent à la fontaine, passent symboliquement sous son regard protecteur!
C’est le premier saint oriental représenté dans les niches de la basilique. Le saint pape Jean-Paul II a béni cette statue en janvier 2005. Elle mesure cinq mètres de haut. Elle a été réalisée en marbre blanc de Carrare, à la demande du Collège arménien de Rome, à l’occasion des 1700 ans du « baptême de l’Arménie ». Elle est l’œuvre du sculpteur arménien Kazan Khatchik.
La cour que la statue domine a également été dédiée au grand saint: Benoît XVI a inauguré une plaque commémorative le 22 février 2008
Appelé justement l’Illuminateur
Benoît XVI a alors formulé ce vœu pour le peuple arménien : « En inaugurant la ‘Cour saint Grégoire l’Illuminateur’, nous prions afin que le peuple arménien, par l’intercession de son illustre et admirable fils, continue à avancer sur les chemins de la foi, en se laissant guider, comme il l’a fait au cours des siècles, par le Christ et par l’Evangile, qui a marqué sa culture de façon indélébile ».
« Saint Grégoire, a t-il expliqué, est appelé justement l’Illuminateur parce qu’en lui se réflétait de façon extraordinaire le visage du Sauveur. Le mot ‘illumination’ revêt une autre signification aussi dans l’acception arménienne : il indique la lumière qui découle de la diffusion de la culture par l’enseignement ».
Saint Grégoire l’Illuminateur, apôtre de l’Arménie, est né vers 250, au cœur des disputes pour le pouvoir qui impliquaient sa famille. Il fut le seul survivant du massacre des siens. Il fut sauvé par sa nourrice et baptisé, mais aussi soumis à de longues tortures visant à lui faire sacrifier aux faux dieux, et abjurer sa foi dans le Christ, comme l’aurait voulu le roi Tridate.
Ses souffrances atroces sont devenues le symbole du génocide que l’Arménie allait subir bien des siècles plus tard, en 1915,
Le roi Tridate tomba alors gravement malade, et sa sœur eut un songe où la prière de Grégoire lui apporte la guérison. Le jeune fut alors libéré, et sa prière guérit le roi. Le roi, sa cour et le pays adoptèrent dès lors le christianisme.
Vénéré en Italie
Ordonné prêtre et évêque, Grégoire devint l’Illuminateur pour son œuvre d’annonce de l’Evangile et la fondation de l’Eglise dans ce pays. Il mourut vers 330.
Avec le concile de Chalcédoine, en 451, l’Eglise arménienne se sépara de l’Eglise latine, ce qui devait donner naissance à l’actuelle Eglise apostolique arménienne, distincte de l’Eglise latine comme de l’Eglise orthodoxe, et avec laquelle Rome entretien des relations très fraternelles.
Saint Grégoire l’Illuminateur est aussi très vénéré en Italie : il a donné son nom à un quartier de Naples qui conservait ses reliques, données récemment par Jean-Paul II à l’Eglise arménienne, et qui ont été placées dans la crypte de la nouvelle cathédrale inaugurée en 2001 à Erevan.
Il est spécialement aimé dans la région des Pouilles, où le village de Nardo l’a invoqué lors du tremblement de terre de 1743 et il a été épargné.