Le moment est venu d’avoir le courage de la paix, d’un « heureux exode vers la paix », de créer les conditions « d’une paix stable, basée sur la justice, sur la reconnaissance des droits de chacun et sur la sécurité réciproque », déclare le pape François à son arrivée en Palestine, à Bethléem, Cité de David.
Après avoir pris congé de la Jordanie, vers 8h15, ce dimanche matin, 25 mai, le pape François est arrivé en hélicoptère à Bethléem, à 9h20 (8h20 à Rome).
Après les hymnes nationaux, le pape a reçu les honneurs militaires, s’est incliné devant la drapeau. Il a salué la délégation palestinienne, dont des représentants des Eglises orientales et le mufti. Mme Vera Baboun, maire de Bethléem, a embrassé le pape. Un autre membre de la délégation a embrassé la croix pectorale du pape. Le président Abbas a salué la suite du pape, dont le rabbin Skorka, et il a embrassé le patriarche Twal. La cérémonie de bienvenue a eu lieu ensuite au palais du président palestinien Mahmoud Abbas à 9h30.
Dans son discours, le pape n’a pas mentionné le « mur » de séparation entre Israël et Palestine, mais ensuite, sur le chemin vers la place de la Mangeoire, il a fait arrêter sa voiture devant le mur. Un geste silencieux mais efficace.
« En manifestant ma proximité à tous ceux qui souffrent le plus des conséquences de ce conflit, a déclaré le pape, je voudrais dire du plus profond de mon cœur qu’il est temps de mettre fin à cette situation, qui devient toujours plus inacceptable, et ce pour le bien de tous. »
« Que redoublent donc les efforts et les initiatives destinés à créer les conditions d’une paix stable, basée sur la justice, sur la reconnaissance des droits de chacun et sur la sécurité réciproque », a insisté le pape.
Il en appelle à la « créativité au service du bien », affirmant « le droit de deux États à exister et à jouir de la paix et de la sécurité dans des frontières internationalement reconnues ».
Selon une notion chère au pape – celle de « sortir de soi », de « sortir » tout court -, il invite à un « heureux exode vers la paix » : « Je souhaite aux peuples palestinien et israélien et à leurs respectives autorités d’entreprendre cet heureux exode vers la paix avec ce courage et cette fermeté nécessaires à tout exode. La paix dans la sécurité et la confiance mutuelle deviendront le cadre de référence stable pour affronter et résoudre les autres problèmes et offrir ainsi une occasion de développement équilibré, tel qu’il devienne un modèle pour d’autres zones de crise. »
Insistant sur les bienfaits d’une telle paix « pour le monde entier », le pape ajoute : « Il faut donc marcher résolument vers elle, même en renonçant chacun à quelque chose. »
Pour ce qui est des chrétiens de Palestine – des « citoyens de plein droit » – , le pape souligne l’importance du respect du droit à la liberté religieuse : « Le respect de ce droit humain fondamental est, en effet, une des conditions inaliénables de la paix, de la fraternité et de l’harmonie. »
Le pape est ensuite parti pour la Place de la Mangeoire pour présider à 10h, la messe de Noël, sur le parvis de la basilique de la Nativité, selon privilège liturgique des lieux saints : on célèbre les offices du mystère représenté par le lieu où il s’est déroulé. Il a été accueilli notamment par Mme Vera Baboun, maire de Bethléem.
Mais surtout, le pape a fait un « hors programme »: sur la route entre le palais présidentiel et la place de la Mangeoire, le pape François s’arrête devant le mur de séparation entre Israël et la Palestine. Un geste « efficace », plus éloquent que toute parole, pour dire qu’il faut construire des ponts plus que des murs – selon l’expression de Benoît XVI – commentent des observateurs sur place.