Le roi Abdallah II de Jordanie salue le « leadership » du pape François, son « humanité » et sa « sagesse » qui font bien comprendre, dit-il, que « pontife » signifie « qui construit des ponts ».
En accueillant le pape François au palais royal de Amman, le roi Abdallah a prononcé, ce samedi après-midi, 24 mai, un discours en arabe et en anglais, d’abondance du cœur, sans aucun papier.
En saluant le leadership du pape, il a souligné que celui-ci s’est « engagé » dans le dialogue et que son « message d’amitié » est très « apprécié ».
Plus encore, pour le roi, le pape est devenu une « conscience du monde » d’aujourd’hui, et ses « paroles » comme ses « actes » manifestent combien le mot « pontife » signifie qui « construit des ponts »: il apporte une « contribution spéciale » au dialogue grâce à son « humanité » et sa « sagesse ».
La Jordanie, terre de paix
Le roi a par ailleurs souligné que la Jordanie était un pays de la « paix » et de « l’amitié » et que c’était un « honneur spécial » que le pèlerinage du pape François commence par la Jordanie.
Il a rappelé que cinquante ans plus tout, son père, el roi Hussein, recevait le pape Paul VI et que c’était la « première visite d’un pape à un pays musulman ».
Il a aussi mentionné les visites de « saint Jean-Paul II », en l’an 2000, et du pape Benoît XVI, en 2009, : les effigies de saint Jean-Paul II et de saint Jean XXIII sont représentés au stage, autour de l’autel.
Pour le roi, il y a un « terrrain commun » fait de « respect », de volonté de « paix » et d’adoration de Dieu.
Il s’interrogeait sur la « prochaine étape » du dialogue pour faire face aux « défis globaux », et face au « sectarisme ».
Il a invité les personnes de bonne volonté à « joindre leurs voix », à « unir leurs efforts » pour infuser « l’espérance » et la « guérison » des blessures du passé. Il a souligné que le « monde est riche en personnes de bonne volonté » voulant promouvoir « dignité humaine ».
Une parole commune
Il a évoqué le rôle de la Jordanie et l’ « Appel de Amman » pour « l’harmonie universelle », face aux « fausses prétentions » de ceux qui « sèment la haine », comme le manifeste la lettre intitulée Une parole commune entre vous et nous et signée de 138 personnalités musulmanes de 43 pays.
Le texte de la lettre avait été discuté et mis au point en septembre 2007 au cours d’un congrès parrainé par le roi Abdallah II. Elle est centrée sur le double commandement de l’amour de Dieu et de l’amour du prochain et dit notamment : « Conformément au Coran nous, en tant que musulmans, invitons les chrétiens à s’accorder avec nous sur ce qui nous est commun, et qui constitue également l’essentiel de notre foi et de notre pratique : les deux commandements de l’amour. »
Il fait observer que chrétiens et musulmans ensemble représentent « plus de la moitié de l’humanité » et qu’il ont ainsi des « prochains » dans le monde entier.
Souhaitant une nouvelle étape du dialogue, il a annoncé une troisième rencontre qui aura à Rome en novembre prochain.
Il a rappelé qu’il est lui-même descendant du prophète Mahomet, pour affirmer que le « vrai esprit de l’islam » et un « islam de la paix ».
Il a aussi mentionné son rôle de “gardien” des lieux saints en Jordanie et à Jérusalem, souhaitant que le Ville sainte soit un lieu d’adoration « pour tous », et soit un lieu de sécurité pour « toutes les communautés » et « toutes les générations ».
Les chrétiens arabes, partie intégrante du Moyen Orient
Le souverain jordanien a défendu la présence des chrétiens arabes au Moyen-Orient, comme faisant « partie intégrante » des pays : « nous chérissons cet héritage », a insisté le roi, disant sa joie du pèlerinage du pape François au site du baptême de Jésus à Béthanie « au-delà du Jourdain ».
« La paix dépend de la compréhension », a-t-il insisté, mentionnant la semaine pour l’harmonie interreligieuse de l’ONU, et l’importance de « travailler ensemble » d’un « commun accord » pour des « solution politiques pacifiques », notamment pour « aider » Palestiniens et Israéliens à résoudre leur conflit.
« Ensemble », a-t-il insisté, nous pouvons favoriser un « pas courageux » ver la justice, la paix, la coexistence.
Il a enfin souhaité au pape François un « pèlerinage fructueux ».