Roumanie : béatification d'un évêque martyr du communisme

La parole évangélique de Mgr Anton Durcovici

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Le bienheureux roumain Mgr Anton Durcovici, évêque de Iasi (1888-1951), martyre de la foi, sous le régime communiste, a été béatifié samedi dernier, 17 mai 2014, en Roumanie. Le cardinal Amato salue un exemple qui « enseigne à être forts et courageux dans les épreuves ».

« Le bienheureux n’avait pas d’ennemis, n’était pas impliqué en politique, il considérait chacun comme son frère. Sa parole était essentiellement évangélique » : c’est l’hommage du cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui présidait la cérémonie. Radio Vatican rapporte des extraits de son intervention.

Ordonné prêtre en 1910, Mgr Durcovici s’est distingué très tôt par son attention aux plus pauvres. Il fut enfermé dans un camp en Moldavie pendant la première guerre mondiale, à cause de son origine autrichienne. Après la seconde guerre mondiale, il fut nommé évêque de Iasi le 30 octobre 1947, à l’âge de 59 ans.

Il souffrit plusieurs années sous la persécution roumaine antichrétienne : menaces, guet-apens, espionnage de la police secrète roumaine… jusqu’au 26 juin 1949 : « ce jour-là, a rappelé le cardinal Amato, il devait conférer le sacrement de la Confirmation à 650 jeunes d’une paroisse en banlieue de Bucarest. Alors qu’il se rendait à pied à la paroisse, des agents de la police d’État (Securitate) l’ont forcé à monter dans une voiture. Mgr Durcovici a ainsi disparu, englouti à jamais dans les prisons communistes, où il fut interrogé et torturé pendant des semaines, jour et nuit sans interruption. Les traitements impitoyables, le manque d’eau et de nourriture le réduisirent à l’état de squelette. »

Pour le cardinal, son exemple, « enseigne à être forts et courageux dans les épreuves. Ce sont les paroles de l’apôtre Paul qui ont été pour lui un soutien : « Qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? la détresse ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le glaive ? » ».

« Sa réputation de sainteté et de martyre a toujours été vivante en Roumanie et en dehors du pays. Ses étudiants du séminaire, les prêtres de l’archidiocèse de Bucarest et du diocèse de Iasi, les fidèles convertis et guidés par lui, ses pénitents, sont tous d’accord pour affirmer qu’ils ont été édifiés par son exemple et qu’ils ont été stimulés par la sagesse de sa direction spirituelle », a souligné le cardinal Amato.

Hier, lors de l’angélus dominical, le pape François a salué la béatification : « Pasteur plein de zèle et courageux, il a été persécuté par le régime communiste roumain et il est mort en prison – il est mort de faim et de soif – en 1951. Avec les fidèles de Iaşi et de toute la Roumanie, rendons grâce à Dieu pour cet exemple ! » (cf. Zenit du 18 mai 2014).

Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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