Le Saint-Siège et l’Institut Royal des Etudes interreligieuses (Amman) appelle à la libération immédiate des lycéennes enlevées au Nigeria, ils condamnent « toutes les formes de violence » et promeuvent « l’éradication de la pauvreté » et « la dimension spirituelle et morale de la vie ». Ils proposent un « Décalogue culturel » pour toutes les personnes engagées dans l’éducation des jeunes.
Sous le patronage conjoint du Prince El Hassan bin Talal et du cardinal Jean- Louis Tauran, l’Institut Royal des Etudes interreligieuses (Amman, Jordanie ) et le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux (Cité du Vatican) ont tenu leur troisième colloque à Amman les 13 et 14 Mai 2014.
Le thème était : « Relever les défis actuels par l’éducation ». Une rencontre significative à la veille de la visite du pape François en Jordanie, le 24 mai : « c’est une source d’espoir pour tous les peuples de la Terre Sainte et dans la région », fait observer un communiqué final conjoint.
Il précise que la réunion a débuté par une prière silencieuse pour invoquer « l’aide et la bénédiction de Dieu ».
Les participants ont « fermement condamné toutes les formes de violence », et plus récemment l’enlèvement des jeunes lycéennes du Nigeria et ils appellent à leur « libération immédiate, afin qu’elles puissent revenir dans leurs familles et dans leur école ».
Ils ont également préconisé « des solutions pacifiques à tous les conflits en cours ».
Les religions sources de paix
La discussion a eu lieu « dans une atmosphère de cordialité et d’amitié » et elle a permis aux participants de s’entendre sur les sept points suivants :
– les institutions fondamentales pour l’éducation des enfants et les jeunes sont la famille et l’école ;
– l’importance d’une éducation religieuse adéquate, en particulier pour la transmission des valeurs religieuses et morales ;
– la nécessaire prise en compte de la dignité de la personne humaine, en particulier dans les établissements d’enseignement ;
– le respect des dispositions internationales visant à garantir le respect effectif des droits humains fondamentaux, en particulier la liberté religieuse ;
– les défis les plus urgents à satisfaire comprennent la résolution pacifique des conflits actuels, l’éradication de la pauvreté et la promotion de la dimension spirituelle et morale de la vie ;
– la conviction que la cause des conflits n’est pas la religion, mais plutôt l’inhumanité et l’ignorance ; l’éducation intégrale est par conséquent essentielle ;
– les religions, bien comprises et pratiquées, ne sont pas causes de la division et des conflits, mais plutôt un facteur indispensable pour la réconciliation et la paix .
« En tant que croyants, nous espérons que la sagesse humaine serait toujours répondre à la sagesse de Dieu », ajoutent les signataires.
L’humilité intellectuelle
Enfin, considérant que « l’avenir de l’humanité est entre les mains des jeunes générations », ils proposent le « Décalogue culturel » suivant pour toutes les personnes impliquées dans l’éducation:
1) Ne jamais renoncer à la curiosité intellectuelle ;
2 ) Avoir un courage intellectuel au lieu de la lâcheté intellectuelle ;
3 ) Etre humble et non pas intellectuellement arrogant ;
4 ) Pratiquer l’empathie intellectuelle au lieu de la fermeture d’esprit ;
5 ) Respecter l’intégrité intellectuelle ;
6 ) Garder son autonomie intellectuelle ;
7 ) Persévérer face à la superficialité environnante ;
8 ) Avoir confiance dans la raison ;
9 ) Etre impartial et non pas intellectuellement injuste ;
10 ) Considérer le pluralisme comme une richesse et non comme une menace .
« Si Dieu le veut, nous allons poursuivre notre dialogue fructueux à travers des colloques à venir et d’autres initiatives », conclut le communiqué final.