« Ni nos faiblesses, ni nos péchés, ni les nombreux empêchements qui peuvent faire obstacle au témoignage et à la proclamation de l’Évangile ne peuvent nous retenir », déclare le pape François.
Le pape a reçu les participants à la rencontre des Œuvres pontificales missionnaires (OPM), ce matin, vendredi 9 mai 2014, en la salle Clémentine du palais apostolique.
Il les a exhortés à « encourager la coresponsabilité missionnaire » car « il y a un grand besoin de prêtres, de personnes consacrées et de fidèles qui soient marqués au feu de la passion pour le Royaume de Dieu et disponibles pour rejoindre la route de l’évangélisation ».
Le pape a souhaité « une Église missionnaire qui sorte » et qui soit« capable d’exercer un discernement pour se confronter aux différentes cultures et visions de l’homme ».
« C’est l’expérience de la rencontre avec le Seigneur Jésus qui nous pousse et nous donne la joie de l’annoncer à toutes les nations », à commencer « par les derniers, les pauvres, ceux qui ploient sous le poids et la fatigue de la vie », a-t-il ajouté.
Pour le pape en effet, « l’Église est le peuple des béatitudes, la maison des pauvres, des affligés, des exclus et des persécutés, de ceux qui ont faim et soif de justice ». Les communautés ecclésiales sont appelées à « accueillir les pauvres avec un amour préférentiel, en gardant ouvertes les portes de l’Église afin que tous puissent y entrer et y trouver refuge ».
A.K.
Discours du pape François aux Œuvres pontificales missionnaires
Monsieur le cardinal,
Vénérés frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce,
Chers frères et sœurs,
J’adresse la bienvenue aux directeurs nationaux des Œuvres pontificales missionnaires et aux collaborateurs de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples. Je remercie le cardinal Fernando Filoni et vous tous, qui œuvrez au service de la mission de l’Église pour porter l’Évangile aux nations aux quatre coins de la terre.
Avec l’exhortation apostolique Evangelii gaudium, j’ai voulu inviter tous les fidèles à une nouvelle saison évangélisatrice ; et à notre époque encore, la mission ad gentes est la force qui stimule ce dynamisme fondamental de l’Église. Le souci d’évangéliser aux « confins », témoignage de missionnaires saints et généreux, aide toutes les communautés à pratiquer une pastorale extravertie et efficace, un renouvellement des structures et des œuvres. L’action missionnaire est le paradigme de toute œuvre de l’Église (cf. Evangelii gaudium, 15).
En ce temps de grandes transformations sociales, évangéliser exige une Église missionnaire qui sorte, capable d’exercer un discernement pour se confronter aux différentes cultures et visions de l’homme. Dans un monde en transformation, il faut une Église renouvelée et transformée par la contemplation du Christ et le contact personnel avec lui, par la puissance de l’Esprit. C’est l’Esprit du Christ qui est la source de ce renouvellement, qui nous fait trouver de nouvelles voies, des méthodes nouvelles et créatives, des formes d’expression variées pour l’évangélisation du monde actuel. C’est lui qui nous donne la force d’entreprendre un chemin missionnaire et la joie de l’annonce, afin que la lumière du Christ illumine ceux qui ne le connaissent pas encore ou qui l’ont refusé. C’est pourquoi il nous est demandé le courage de « rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile » (Evangelii gaudium, 21). Ni nos faiblesses, ni nos péchés, ni les nombreux empêchements qui peuvent faire obstacle au témoignage et à la proclamation de l’Évangile ne peuvent nous retenir.
C’est l’expérience de la rencontre avec le Seigneur Jésus qui nous pousse et nous donne la joie de l’annoncer à toutes les nations. L’Église, missionnaire par nature, a pour prérogative fondamentale le service de la charité à l’égard de tous. La fraternité et la solidarité universelle sont connaturelles à sa vie et à sa mission dans le monde et pour le monde. L’évangélisation, qui doit rejoindre chacun et chacune, est appelée toutefois à commencer par les derniers, les pauvres, ceux qui ploient sous le poids et la fatigue de la vie. Ainsi, l’Église poursuit la mission du Christ lui-même, qui est « venu pour qu’ils aient la vie et pour qu’ils l’aient en abondance » (Jn 10,10). L’Église est le peuple des béatitudes, la maison des pauvres, des affligés, des exclus et des persécutés, de ceux qui ont faim et soif de justice. À vous, il est demandé d’œuvrer afin que les communautés ecclésiales sachent accueillir les pauvres avec un amour préférentiel, en gardant ouvertes les portes de l’Église afin que tous puissent y entrer et y trouver refuge.
Les Œuvres pontificales missionnaires sont l’instrument privilégié qui rappelle la mission ad gentes et s’en occupe avec générosité. C’est pourquoi je m’adresse à vous, animateurs et formateurs de la conscience missionnaire des Églises locales : avec patience et persévérance, encouragez la coresponsabilité missionnaire. Il y a un grand besoin de prêtres, de personnes consacrées et de fidèles qui, enracinés dans l’amour du Christ, soient marqués au feu de la passion pour le Royaume de Dieu et disponibles pour se mettre sur la route de l’évangélisation.
Je vous remercie pour votre service précieux, consacré à la diffusion du Royaume de Dieu, à apporter l’amour et la lumière du Christ dans tous les coins de la terre. Que Marie, la Mère de l’Évangile vivant, vous accompagne toujours sur votre chemin de soutien de l’évangélisation. Que ma bénédiction vous accompagne, vous et vos collaborateurs.
Traduction de Zenit, Hélène Ginabat