Le cardinal Erdö exhorte les baptisés ukrainiens à être « des chrétiens authentiques en chaque situation », et à « résister à la tentation de la colère ».

Le cardinal Péter Erdő, président du Conseil des conférences épiscopales d’Europe (CCEE), revient sur la situation de l’Ukraine pour les lecteurs de Zenit, en marge du consistoire de samedi dernier, 22 février 2014, au Vatican.

Dénonçant toute forme de violence – qui « ne peut être une solution pour les conflits au sein de la société » – il lance un vibrant appel à tous les chrétiens d’Ukraine qui vivent dans la peur et dans la souffrance : « Nous devons être des chrétiens authentiques en chaque situation, et résister à la tentation de la colère, en découvrant le frère qui est en chaque personne autour de nous ».

« Cela est particulièrement important en Europe du centre et de l’Est, où tant de peuples doivent cohabiter, où les blessures historiques et sociales sont si nombreuses, où le communisme a laissé ses traces », ajoute le cardinal hongrois en exhortant à « surmonter cela dans le sens d’un pardon chrétien ».

« Cela ne signifie pas oublier, précise-t-il, car nous devons toujours tirer des leçons du passé, mais en ayant le cœur ouvert et en ayant bien conscience de son identité chrétienne. Autrement dit, il faut avoir conscience d’appartenir à Jésus Christ et que ce n’est qu’à travers Lui que l’on peut atteindre la paix. »

« Tout le monde chrétien prie pour l’Ukraine », poursuit le cardinal, rappelant le récent appel du CCEE à la prière afin que « Dieu donne la paix au peuple ukrainien ! » (cf. Zenit du 24 février 2014).

Le cardinal confie par ailleurs la joie qu’il a éprouvée en accueillant les 19 nouveaux cardinaux au sein du Collège : « Certains sont de vieux amis que je connais depuis des années, d’autres au contraire ont été une découverte ces jours-ci. Je pense en particulier aux nouveaux cardinaux africains : lors des réunions pour le consistoire, leurs interventions ont été vraiment très précieuses, magnifiques. »

Ils sont le signe d’une « Eglise qui s’élargit » et qui commence à se diriger vers les périphéries comme le souhaite le pape François, conclut-il.

Traduction d’Océane Le Gall avec Anne Kurian