Le pape François demande pour les cardinaux et pour lui-même la grâce de servir « l’unité de l’Eglise ».
Le pape François a en effet présidé la prière de l’angélus à midi, ce dimanche 23 février, de la fenêtre du bureau du palais apostolique du Vatican qui donne Place Saint-Pierre, en présence de dizaines de milliers de visiteurs.
« Que le Seigneur nous donne la grâce de travailler pour l’unité de l’Eglise, de construire cette unité, parce que l’unité est plus importante que les conflits ! L’unité de l’Eglise est du Christ, les conflits sont des problèmes qui ne sont pas toujours du Christ », a dit, entre autres, le pape François.
Il a souligné que le rôle de « serviteurs » des pasteurs est aussi de manifester à tous « la tendresse et l’amour du Seigneur ».
Le pape a invité la foule à applaudir les 19 nouveaux cardinaux « créés » hier, 22 février, à Saint-Pierre : « Nous pouvons saluer les nouveaux cardinaux par des applaudissements. Nous les saluons tous ! »
Voici notre traduction intégrale des allocutions du pape avant et après l’angélus : il a aussi salué un groupe d’étudiants de Toulouse.
A.B.
Paroles du pape François avant l’angélus
Chers frères et soeurs, bonjour!
Dans la deuxième lecture de ce dimanche, saint Paul affirme : « Il ne faut pas mettre sa fierté en tel ou tel homme. Car tout vous appartient, que ce soit Paul, Apollos, Céphas [c’est-à-dire Pierre], le monde, la vie, la mort, le présent, l’avenir : tout est à vous, mais vous, vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu » (1Co 3,23). Pourquoi l’apôtre dit-il cela ? Parce que le problème que l’apôtre doit affronter est celui des divisions dans la communauté de Corinthe, dans laquelle s’étaient formés des groupes qui se référaient à différents prédicateurs qu’ils considéraient comme leurs chefs. Ils disaient : « « Moi, j’appartiens à Paul », « Moi, j’appartiens à Apollos », « Moi, j’appartiens à Pierre » » (1, 12). Saint Paul explique que cette façon de penser est erronée parce que la communauté n’appartient pas aux apôtres, mais ce sont eux – les apôtres – qui appartiennent à la communauté ; mais la communauté, tout entière, appartient au Christ !
Il découle de cette appartenance que, dans les communautés chrétiennes – diocèses, paroisses, associations, mouvements -, les différences ne peuvent pas contredire le fait que nous tous, par le baptême, nous avons la même dignité : tous, en Jésus-Christ, nous sommes enfants de Dieu. Et c’est là notre dignité : en Jésus-Christ, nous sommes enfants de Dieu ! Ceux qui ont reçu un ministère de guide, de prédication, d’administration des sacrements, ne doivent pas se considérer comme les propriétaires de pouvoir spéciaux, comme des patrons, mais se mettre au service de la communauté, en l’aidant à parcourir avec joie le chemin de la sainteté.
L’Eglise confie aujourd’hui le témoignage de ce style de vie pastorale aux nouveaux cardinaux, avec lesquels j’ai célébré la sainte messe ce matin. Nous pouvons saluer les nouveaux cardinaux par des applaudissements. Nous les saluons tous ! Le consistoire d’hier et la célébration eucharistique d’aujourd’hui nous ont offert une occasion précieuse pour faire l’expérience de la catholicité, de l’universalité de l’Eglise, bien représentée par les origines variées des membres du Collège cardinalice, rassemblés en étroite communion autour du Successeur de Pierre. Et que le Seigneur nous donne la grâce de travailler pour l’unité de l’Eglise, de construire cette unité, parce que l’unité est plus importante que les conflits ! L’unité de l’Eglise est du Christ, les conflits sont des problèmes qui ne sont pas toujours du Christ…
Que les moments liturgiques et de fête, que nous avons eu l’occasion de vivre au cours de ces deux derniers jours, fortifient en nous tous la foi, l’amour du Christ et de son Eglise ! Je vous invite aussi à soutenir ces pasteurs et de les aider de votre prière afin qu’ils guident toujours avec zèle le peuple qui leur a été confié, en manifestant à tous la tendresse et l’amour du Seigneur. Mais combien un évêque, un cardinal, un pape a besoin de prière afin de pouvoir aider le Peuple de Dieu à avancer !
Je dis « aider », c’est-à-dire servir le Peuple de Dieu, parce que la vocation de l’évêque, du cardinal et du pape est justement d’être serviteur, de servir au nom du Christ. Priez pour nous, afin qu’ils soient de bons serviteurs : de bons serviteurs, pas de bons patrons ! Tous ensemble, évêques, prêtres, personnes consacrées et fidèles laïcs, nous devons offrir le témoignage d’une Eglise fidèle au Christ, animée par le désir de servir ses frères et prête à répondre, avec un courage prophétique, aux attentes et aux exigences spirituelles des hommes et des femmes de notre temps. Que la Vierge Marie nous accompagne et nous protège sur ce chemin.
Paroles du pape François après l’angélus
Je salue tous les pèlerins présents, en particulier ceux qui sont venus à l’occasion du consistoire pour accompagner les nouveaux cardinaux, et je remercie beaucoup les pays qui ont voulu être présents à cet événement par des délégations officielles.
Je salue les étudiants de Toulouse et la communauté des Vénézuéliens résidant en Italie.
Je salue les fidèles de Caltanissetta, Reggio Calabria, Sortino, Altamura, Ruvo et Lido degli Estensi; les jeunes de Reggio Emilia et ceux du diocèse de Lodi; l’Association cycliste d’Agrigente, et les bénévoles de la Protection civile de la Bassa Padovana.
A tous, bon dimanche et bon déjeuner. Au-revoir !
Traduction de Zenit, Anita Bourdin