Une image des Jeux olympiques de Sotchi 2014 a fait le tour du monde : le skieur canadien Alexandre Bilodeau, 26 ans, courant embrasser son frère atteint de paralysie cérébrale, après avoir remporté la médaille d’or en ski de bosses.
A peine conquis la plus haute marche du podium, Alexandre n’a pas hésité un instant : il a couru vers le public pressé contre la barrière, vers son frère Frédéric qu’il a étreint affectueusement, en hurlant de joie.
Frédéric, l’ainé des deux frères, est atteint de paralysie cérébrale depuis l’enfance. Mais pour Alexandre, une grande partie du mérite de cette médaille d’or lui revient, comme source d’inspiration : « Chaque jour je me sens un homme qui a la chance d’être une personne normale avec la possibilité de réaliser ses rêves. Et lui n’a pas cette opportunité. Donc, par respect à son égard, je dois les réaliser », déclare-t-il au quotidien Usa Today.
Frédéric, ajoute-t-il, a toujours été à ses côtés durant ces quatre dernières années de préparation aux Jeux olympiques de Sotchi, l’encourageant mais « travaillant dur » lui aussi.
« Si dehors il pleut ou si la température descend à -40 degrés », la tentation pourrait surgir de sauter une journée d’entrainements, confie l’athlète. Mais un simple regard sur Frédéric, qui porte lui aussi la carrière de son frère, suffit à briser toute hésitation et affronter une nouvelle journée de travail : Frédéric « est si fier, et vit un rêve à travers moi. Voir ses grands yeux briller de fierté n’a pas de prix pour moi ».
Au journaliste qui lui demande si la popularité de son frère pourrait éclipser la sienne, Alexandre répond : « je serais heureux si ce jour arrivait, je n’ai pas besoin d’être au centre des attentions, j’ai les ressources pour travailler et me conquérir cette popularité. Mais lui non, il faut donc les lui donner ».
Déjà aux Jeux olympiques de Vancouver, en 2010, Alexandre Bilodeau avait remporté une médaille d’or qu’il avait dédiée à son frère Frédéric.
Sans aucun doute, l’image des deux frères en liesse est destinée à devenir une icône de ces Jeux olympiques, une réponse au souhait du pape François que Sotchi 2014 soit « une vraie fête du sport et de l’amitié » (cf. Zenit du 9 février 2014).
Traduction d’Océane Le Gall, avec Anne Kurian