A l’occasion du double anniversaire du père Joseph Wresinski (12 février 1917-12 février 2014: anniversaire de sa naissance ; 14 février 1988-14 février 2014: anniversaire de sa mort), une célébration eucharistique aura lieu en la basilique de Saint-Jean-du-Latran, dimanche prochain, 16 février à 18h.
Elle sera présidée par Mgr José Rodriguez Carballo ofm, secrétaire de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique.
Né à Angers, dans un camp d’internement où avaient été regroupés, dès le début de la première guerre mondiale, les « étrangers indésirables » et « les bouches inutiles à nourrir », l’enfant Joseph Wresinski (www.joseph-wresinki.org), de père polonais et de mère espagnole, grandit dans un foyer très pauvre à Angers. La précarité dans laquelle vit sa famille pousse son père à aller chercher du travail toujours plus loin. S’en suivra la séparation des parents. La maman élèvera seule ses quatre enfants.
Entré en apprentissage à 13 ans, le certificat d’études primaire en poche, Joseph, apprenti pâtissier, rencontrera à Nantes la Jeunesse Ouvrière Chrétienne. Rencontre décisive qui sera à l’origine de sa vocation: « A dix-huit ans, à travers la lutte jociste, j’ai recommencé à prier, à songer à libérer mes frères. C’est alors que j’ai pensé devenir prêtre. Prier dans l’Église, offrir l’Eucharistie, c’était vouloir apporter l’Évangile à mes frères, à tous ceux qui avaient vécu la même vie que ma mère. Et combattre pour eux, pour que jamais plus une famille ne fût semblable à la mienne, c’était devenir prêtre de Jésus Christ mort et ressuscité ».
Ordonné en juin 1946, il est vicaire puis curé dans diverses paroisses du diocèse de Soissons, Laon et Saint Quentin, avant de rejoindre, à la demande de son évêque, le camp des sans-logis de Noisy-le-Grand, dans l’Est parisien. Il y retrouve des familles plongées dans une misère insoutenable, une population, un peuple dira-t-il, lui rappelant ce que lui-même avait vécu dans sa propre famille, quarante ans plus tôt à Angers.
Avec les familles du camp, il crée une association qui deviendra le Mouvement ATD Quart Monde (www.atd-quartmonde.org). Dès sa création, le Mouvement s’appuie sur une conviction essentielle: il est impossible de supprimer la misère sans associer, à part entière, les plus pauvres à ce combat. Ils sont en effet les premiers à refuser la misère qu’ils subissent. Ils ont besoin et ont le droit que des hommes et des femmes de toutes conditions les rejoignent dans leur volonté de bâtir un monde de justice et de paix.
L’actualité du message du père Joseph Wresinski est évidente en ce temps où partout dans le monde, la pauvreté extrême continue à broyer des hommes, des femmes, des enfants; à détruire des familles; à priver des hommes et des femmes de leurs droits fondamentaux, de l’accès à la culture et même de l’accès à la spiritualité.
« Toute ma vie, dit encore le père Joseph, j’ai voulu rendre l’Église aux plus pauvres et les plus pauvres à l’Église ». Son message prophétique est donc aussi d’une grande actualité pastorale. Lui qui s’est porté, en France et dans le monde, aux périphéries de l’existence, là où plus personne ne va, cherchant sans cesse les plus pauvres parmi les pauvres, peut nous inspirer et nous aider à répondre aux appels pressants du pape François qui nous invite à aller vers les périphéries à la rencontre des plus pauvres, à la rencontre de la chair du Christ.
Retourné à Dieu le 14 février 1988, le père Joseph Wresinski repose dans la Chapelle qu’il avait fait construire à Méry-sur-Oise au centre international du Mouvement ATD Quart Monde. Ouverte en 1997, sa cause de béatification (www.apjw.org) est à un stade avancé. La positio, consignée en décembre 2010 à la Congrégation pour les causes des saints, sera prochainement examinée.
La postulation propose cette prière aux fidèles :
Seigneur Jésus, Toi qui as appelé le Père Joseph du fond de la misère pour être ton humble prêtre, Toi qui l’as envoyé jusqu’au bout du monde afin d’y chercher les plus pauvres et les plus abandonnés des hommes, nous Te confions à travers lui la cause de tous les malheureux de la terre. Nous Te demandons la grâce de sa béatification, afin que nous puissions suivre ses traces dans la paix, l’unité et la joie d’œuvrer ensemble pour la venue de ton règne, illuminés par ta parole: « Heureux, vous les pauvres ! » Amen.