Résumé : Avant les multiples tentatives de réponses religieuses et philosophiques, c’est l’intelligence humaine qui pose la question : Y a-t-il un Créateur, plusieurs, ou pas du tout ?
Parce que c’est l’intelligence humaine qui essaye de comprendre le sens de sa présence dans ce monde, il est légitime de chercher des indices vérifiables dans cette affaire comme dans toute enquête. Or, nous constatons une nouveauté pour l’intelligence humaine : depuis que nous commençons à apprendre à lire ce grand Livre de l’Univers, nous découvrons de nombreux indices qui nous permettent d’aborder cette question de Dieu, (cette question de l’intelligence) de manière rationnelle.
Ce qui confirme d’ailleurs une affirmation audacieuse soutenue par l’Eglise de Rome depuis fort longtemps, elle qui s’est toujours opposée aux théologiens voulant diminuer ou supprimer la réalité de l’intelligence et de la raison humaine. Par exemple quand tel théologien chrétien a prétendu que la raison était incapable de nous mener à la connaissance du Dieu Unique, à cause du péché originel qui aurait soi-disant détruit cette raison humaine, l’Eglise de Rome a dit non. Elle a condamné cette idée redoutable et a, au contraire, affirmé la dignité de l’intelligence, capable de trouver Dieu.
C’est arrivé plusieurs fois, dans l’histoire, par exemple, contre Luther et Jansénius. Le premier affirmait : « La raison est la prostituée du diable. » Il invitait à la maltraiter, car sous ses apparences bienfaisantes, selon ce penseur, la raison vous trompe et vous éloigne de Dieu qu’elle ne peut connaître en aucun cas, car elle en est incapable, elle est donc perverse et menteuse. Car pour ce théologien, (depuis Guillaume d’Occam) c’est un mur étanche comme une muraille de Chine qui est dressé entre foi et raison empêchera toujours toute relation entre elles. Selon ce courant de pensée, il faudrait choisir entre l’une ou l’autre, car la foi n’est pas compatible avec l’intelligence. Ce qui conduira le philosophe Emmanuel Kant, formé dans cette logique, à affirmer « J’ai dû abolir une partie du connaître pour faire une place à la croyance… » Car les deux sont incompatibles. Ce courant de pensée pose à priori que la question de Dieu est absolument inaccessible à la raison humaine car elle a été détruite par le péché d’Adam. Il est très intéressant de regarder comment l’Eglise de Rome a réagi en entendant cela… Elle s’y est toujours opposée. Pourquoi ? Tout simplement parce que ce genre d’affirmation n’est pas dans l’Ecriture. Ce sont des interprétations surajoutées, dont nous pourrons constater qu’elles ont souvent leur origine dans les doctrines platoniciennes, comme le disait déjà Tertullien à juste titre, dans les années 180 : « Platon est le pourvoyeur de toutes les gnoses. »
Au Concile de Trente, (1542-1563 ) sans nier la réalité d’un péché originel, l’Eglise a refusé cette conception négative de l’Homme, cette lecture exagérée et platonicienne de ce péché, en condamnant les thèses de Luther et Calvin dont certaines faisaient de l’Homme un véritable « pantin spirituel » selon le mot de Malebranche .Car se sont aussi la liberté, la volonté et l’agir humains qui étaient ruinées par la « chute », selon la vision catastrophique de l’Homme diffusée par ces prédicateurs.
Puis, au concile Vatican I (1870), l’Eglise de Rome a réagi contre les développements de Kant en réaffirmant la dignité de l’intelligence humaine capable de trouver Dieu par elle-même : « Dieu, principe et fin de toutes choses, peut être connu d’une manière certaine, par la lumière naturelle de la raison humaine, à partir des êtres créés… » (Constitution dogmatique de la foi catholique, chapitre II).
Ce qui correspond exactement à la méthode employée pour notre enquête : étudier les êtres créés, par la lumière naturelle de la raison humaine, pour vérifier si Dieu peut être connu d’une manière certaine…
(A suivre…)
On peut retrouevr les « Indice » illustrés sur le site de Brunor